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La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.

La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.
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11 mai 2021

DES SOMMETS AFRIQUE-EUROPE POUR REMPLACER LES SOMMETS FRANCE-AFRIQUE

INTRODUCTION

Le prochain sommet France-Afrique renommé judicieusement Afrique-France se tiendra les 8, 9 et 10 juillet 2021 dans la ville de Montpellier, dont le maire est Michael Delafosse. Ce sera le 28ème de la série des sommets franco-africains initiée le 13 novembre 1973 à l’Elysée, et le premier auquel le président actuel de la République française, Emmanuel Macron, participera. Près de 48 ans de rencontre entre le maître de l’Elysée et ses obligés africains doit interpeller tout esprit rationnel qui est en droit de s’interroger sur la pertinence de ces sommets réguliers des membres de la Communauté française.

 

SommetAfriqueFrance

 

Le terme de "Communauté française" est ici choisi à dessein car, même si son usage politique est complétement tombé en désuétude, il n’en reste pas moins que l’esprit qu’il a porté à son avènement, en septembre 1958, demeure toujours jusqu’aujourd’hui. Cet esprit fantomatique plane à chaque rencontre et dicte le rituel conçu et initié par la France : afficher la suprématie de l’Etat français sur ses anciennes colonies d’Afrique.

L’empire colonial, devenu l’Union française en octobre 1946 après la seconde guerre mondiale, pour se convertir en Communauté française sous l’égide de Charles De Gaulle qui décida de « transformer habilement la colonisation en coopération » reste en vérité l’unique paradigme dans lequel l’élite dirigeante française entend faire évoluer, pour ne pas dire conserver, les relations France-Afrique.

Mais au fil du temps, les échecs répétitifs de développement dans tout l’espace africain francophone ont causé frustration et déception des populations de ce landernau sous continental. Comment comprendre le retard des territoires africains extrêmement riches en ressources naturelles alors que ces derniers ont une coopération politique et économique, magnifiée par les différents sommets France-Afrique, avec la 5ème ou 6ème puissance économique du monde ? 

Mais depuis, la déception et la frustration des peuples d’Afrique francophone ont cédé la place à la réflexion, à l’analyse et  à l’énoncé d’autres paradigmes alternatifs où l’Afrique « française » devrait pouvoir amorcer réellement le « take-off » de son développement attendu depuis plus d’un demi-siècle. Au moment où se tiendra le prochain sommet, qu’Emmanuel Macron a rebaptisé Afrique-France, les cénacles de réflexion africains ont déjà conçu et élaboré plusieurs perspectives de développement qui s’inscrivent tous à rebours de la trame fondamentale portée par les sommets franco-africains traditionnels.

La nouvelle dénomination macronienne ne saurait cacher la même habileté qui consiste à changer la forme, les apparences d’un concept, tout en préservant immuablement le fonds. Cette astuce plusieurs fois usitée risque de ne plus marcher cette fois car la prise de conscience de la jeunesse africaine est désormais effective. Outre la jeunesse d’Afrique, divers cercles sociopolitiques et progressistes d’Afrique, de France et même d’Europe pointent d’un doigt accusateur l’inique politique française en  Afrique et appellent à une redéfinition de celle-ci dans un partage équitable gagnant-gagnant.

La question lancinante de l’immigration clandestine dont la cause profonde, en Afrique, est la pauvreté et la misère entretenues par la politique françafricaine, et dont la conséquence inquiétante sur la terre d’Europe est la montée des partis nationalistes d’extrême-droite, mérite d’être traitée hors des canevas inefficaces actuels. Il est dorénavant impossible de ne pas établir un lien logique et cohérent entre d’une part, la situation de paupérisation des masses africaines de l’espace subsaharien et d’autre part, l’inquiétude grandissante des populations européennes face à la menace du « grand remplacement » dont les imposants flux migratoires venus d’Afrique seraient le vecteur reconnu.

Au milieu de ces deux tristes réalités, se tient la politique françafricaine. Le temps est donc venu qu’un véritable débat Nord-Sud s’installe en abordant sans complexe et tabou toutes les questions susceptibles de conduire les intéressés vers les voies multiples et diversifiées de solutions âprement attendues. 

Ce sommet Afrique-France, où le jeune président français a souhaité remplacer la coterie traditionnelle des chefs d’Etat africains par l’intelligentsia des sociétés civiles d’Afrique offre le cadre idoine pour initier cette nouvelle donne.  

 

ENJEUX DES SOMMETS FRANCE-AFRIQUE

Comme pour les accords secrets de coopération qu’elle conçut et élabora toute seule, avant de les faire signer d’autorité à tous les dirigeants africains à sa solde, et qui, dès lors étaient autorisés à proclamer les pseudo-indépendances au cours de l’année 1960, la France  initia les sommets France-Afrique pour marquer son hégémonie sur ses anciens territoires d’Afrique. Les chefs d’Etat africains étaient tenus de participer à cette foire de démonstration de la puissance française. C’était l’occasion officielle pour le maître de Paris de distribuer les bons points aux élèves studieux ou de remonter les bretelles à quelques récalcitrants.

Le président du Burkina Faso, Thomas Sankara, qui eut la lucidité de remettre en cause ces retrouvailles aux accents néocolonialistes, perdit tragiquement la vie. Pour la France, ces rencontres au sommet lui permettent de réaffirmer sa toute puissance et de voir se renouveler les serments d’allégeance des présidents africains qui doivent perpétuer les termes des accords secrets de coopération. Il y est exclusivement question des intérêts cruciaux de la France et de ceux des clans qu’elle maintient au pouvoir. Les peuples d’Afrique, leurs aspirations, leurs rêves de bonheur et de développement sont purement et simplement ignorés.

Ainsi, après 61 ans de coopération, il est loisible de constater l’efficacité frappante de ces rencontres françafricaines : la France a prospéré grâce à l’exploitation des ressources naturelles africaines, elle est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU comme puissance mondiale car elle est le « penholder » de près de 15 nations africaines francophones, quant aux familles et clans des potentats aux affaires, ils se sont énormément enrichis tout en se maintenant longuement au pouvoir grâce à la bénédiction française.

Les peuples d’Afrique, eux, vivent dans une paupérisation, un appauvrissement savamment entretenu, une misère et une pauvreté qui incitent la jeunesse à l’exode, à l’immigration vers « l’eldorado » européen notamment français. Quant à l’Afrique francophone, malgré toutes ses richesses minières, forestières et halieutiques, elle reste sous-industrialisée, sans véritable infrastructures routières, ferroviaires, maritimes et énergétiques.

Cette tendancieuse et  abjecte politique françafricaine montre aujourd’hui ses limites après avoir prospéré pendant plus d’une décennie sur le sang des nationalistes indépendantistes africains assassinés, sur la sueur des masses populaires perpétuellement exploitées et sur le rêve brisé de développement et de bonheur de nombreuses générations africaines. Qu’il soit appelé sommet France-Afrique ou Afrique-France, les Africains conscients et agissants n’en veulent plus, si le même esprit prédateur et colonialiste anime ce genre de rencontres.

Pour le développement de l’Afrique francophone, qui passe nécessairement par le renversement de l’ordre ancien, il est impérieux d’instituer une nouvelle donne entre l’Afrique et l’Europe. En effet, le couple France-Afrique est éculé, passéiste et porte des relents impérialistes qui ne sont plus acceptables au 21ème siècle. Un rééquilibrage juste, moderne et géopolitique s’impose à tous les esprits convaincus de l’émergence d’un nouveau paradigme plus en phase avec les enjeux de la planète. L’Europe, sous-continent asiatique, doit à présent devenir l’interlocuteur privilégié de l’Afrique afin de sortir du carcan néocolonialiste français.

Si la France souhaite maintenir ses sommets, alors ceux-ci devraient se faire de pays à pays : France-Gabon, France-Madagascar, France-Rwanda, etc…   Ce format plus respectueux des entités géopolitiques honore les souverainetés respectives des Etats en présence. Un Etat pour Etat, un sous-continent pour un sous-continent, et enfin un continent pour un continent. En clair, le sommet Afrique-France de Montpellier, doit être le dernier rejeton de la série des sommets France-Afrique. Les prochaines rencontres quelles que soient les formats arrêtés devront se faire désormais en respectant les tailles et les souverainetés des entités géopolitiques.

Rompre avec la politique françafricaine improductive c’est aussi abolir la tradition néocolonialiste des sommets Afrique-France ou France-Afrique comme l’avait préconisé, trente ans plus tôt, le capitaine Thomas Sankara. Si l’intelligentsia africaine souhaite participer à cette 48ème édition, elle devrait insister sur le bilan de soixante ans de coopération et dégager des perspectives heureuses qui ne peuvent s’inscrire que dans une nouvelle dimension conçue et élaborée par toutes les parties. Le nouveau deal ne pourra pas faire l’économie de ce travail analytique indispensable à la redéfinition d’une relation Europe-Afrique à recréer.

 

PERSPECTIVES DES SOMMETS EUROPE-AFRIQUE

Les accords secrets de coopération, les sommets France-Afrique, l’existence affichée d’une puissance française mondiale et le sous-développement chronique de l’Afrique francophone sont un ensemble cohérent et un héritage produit par une pensée raciste, esclavagiste, colonialiste et impérialiste née au 15ème siècle.

La France, avant l’esclavage transatlantique et la traite des Noirs, était une nation dont la puissance politique, économique et militaire ne rivalisait pas avec celles de l’Espagne et du Portugal qui s’étaient partagé le monde lors du traité de Tordesillas, le 7 juin 1494. Depuis, la patrie de Louis XI a rattrapé son retard grâce à la politique de conquête de terres lointaines et de prédation des richesses (humaines et matérielles) des territoires occupés.

Elle a su se hisser au rang de puissance mondiale non à cause du travail digne et acharné des citoyens français, mais grâce à l’exploitation multi centenaire et très lucrative des Nègres d’Afrique, puis des ressources naturelles des terres d’Afrique occupées pendant la colonisation quand la traite des Noirs fut abolie et aujourd’hui, à travers l’application stricte des accords secrets de coopération qui lui donne toute la latitude, de manière officielle, de poursuivre la néo-colonisation.

Environ 527 ans nous séparent de la date de signature du traité de Tordesillas, quant à l’Espagne et le Portugal, qui ne vivent plus que du dur labeur de leurs populations, ils ne sont plus actuellement les grandes puissances impérialistes qu’elles étaient au 15ème siècle, et n’ont aucun siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies. La perte de leurs colonies ou territoires occupés dans le monde entier a fortement affaibli leur puissance politique et économique par l’impossibilité d’accéder gratuitement ou à vil prix aux immenses richesses de leurs anciennes possessions.

La France craint ce syndrome que nous nommons « Espagne-Portugal » où, dépourvue des Département Outre-Mer (DOM), des Territoires d’Outre-Mer (TOM) et des territoires africains sous tutelle, elle soit réduite à sa simple expression hexagonale et dégringole vertigineusement de son rang de grande puissance mondiale à celui de simple nation européenne, comme l’Espagne et le Portugal, actuellement.

Les sommets Europe-Afrique que nous appelons de tous nos vœux et qui consacreront un nouveau paradigme dans la nouvelle relation euro-africaine à bâtir ne sont possibles que si la France redevient une simple nation européenne et s’engage résolument dans la construction politique d’une Europe fédérale comme le suggère l’Allemagne depuis la fin des années 1990.

Selon Isabelle Bourgeois et René Lasserre[1] « Pour préserver la diversité culturelle des Etats membres, source d’émulation dans un mouvement permanent de commerce et d’échange d’idées nourrissant le dynamisme économique et démocratique de l’Union européenne, l’Allemagne ne peut envisager d’autre organisation que fédérale. La vision d’une Europe fédérale telle que la partagent, toutes obédiences confondues, les forces politiques et l’opinion allemandes, repose sur l’expérience que seul le fédéralisme, sous la forme d’une fédération d’Etats, permet de concilier l’intérêt national particulier et l’intérêt général de la communauté. Dans cette approche de la construction des équilibres, l’épanouissement des intérêts de chacun des Etats membres de l’Union, dès lors qu’il est garanti, bénéficie aux performances globales de la communauté. L’Europe n’existe pas en dehors de ses Etats membres et, à l’intérieur de ceux-ci, sans acteurs dotés de leur autonomie, agissant en souveraineté sur leur territoire. »

Une Europe fédérale selon l’acception germanique devrait obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU au titre de puissance mondiale européenne. La France œuvrant au sein de l’Union européenne pour la construction d’une Europe fédérale devra (1) renoncer à son empire néo-colonial et redevenir une simple nation européenne, (2) perdre son statut de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies au bénéfice de l’Europe fédérale et (3) reconnaître le leadership politique, économique et financier de l’Allemagne dans l’Europe fédérale.  

Disons le simplement, la construction de l’Europe fédérale est l’un des importants chantiers politiques futuristes du 3ème millénaire pour les Européens. La France finira-t-elle par souscrire à un projet d’essence germanique  en acceptant de perdre son statut de grande puissance et en concédant à son éternelle rivale allemande le leadership au sein de l’Europe fédérale ? That is the question ! La France, dont l’orgueil de la nation n’a d’égal que son chauvinisme provincial, acceptera-t-elle de mourir à son égo pour que l’Europe fédérale vive ? Telle est la seconde question ! Enfin, la France voudra-t-elle continuellement vivre dans son « prestigieux » passé parsemé de conquête et de domination ou va-t-elle, au contraire, se tourner vers un avenir européen radieux aux côtés de l’Allemagne, du Portugal, de l’Espagne et des autres simples nations européennes ? C’est la troisième et dernière question !

Une certaine élite dirigeante française actuelle, nourrie à la pensée de Gobineau, de Colbert, de Ferry et de De gaulle ne peut se résoudre à faire perdre à la France son statut de grande puissance mondiale au profit d’une Europe fédérale. Elle militera toujours pour la préservation de l’empire néocolonial français en s’évertuant à toujours varier les formes sans changer le fonds. Elle sera une adversaire idéologique résolue de l’Europe fédérale, revendiquant une Europe des nations, aux contours institutionnels indéfinis, et se contentant de faire exister une Union européenne à minima.

Avec cette élite française aux affaires, il est impossible d’envisager une perspective de sommet Europe—Afrique ou Afrique-Europe. Toutefois, il est possible de croire qu’il existe une autre élite française plus ouverte sur le monde, plus moderne dans sa pensée pour envisager la déconstruction de l’ancien ordre symbolisé par les sommets France-Afrique et la construction d’un ordre nouveau qui sera matérialisé par les sommets Europe-Afrique.

La déconstruction de l’ancien ordre suppose la reconnaissance morale des crimes contre l’humanité que furent l’esclavage, la traite de Noirs, la colonisation et la néo colonisation. Ce mea-culpa sera le socle moral indispensable sur lequel pourra être construit l’ordre nouveau. La question des réparations, tout aussi indispensable, sera la première strate de reconstruction de la nouvelle relation euro-africaine.

Ayant fait table rase d’un passé douloureux dans la dignité et la fraternité, il sera alors possible d’envisager les prochaines strates de reconstruction sur les plans spirituel, culturel, économique, financier, scientifique, technologique et politique. Et là, nous évoluerons dans la construction de l’ordre nouveau où chaque membre de la fraternité humaine apportera sa pierre à l’édifice en respectant la dignité de la personne et la souveraineté des Etats ou des ensembles étatiques géopolitiques.

 

CONCLUSION

Il est, en effet, illusoire, de penser ou de croire que la construction de l’ordre nouveau se fera sans que justice ne soit rendue au monde noir. Le mea-culpa, les réparations morales et financières sont des préalables incontournables à la production commune d’une nouvelle vision du monde, réellement humaniste et fraternelle. L’élite dirigeante allemande sous la férule de Willy Brandt, qui fut pourtant un adversaire irréductible du nazisme hitlérien, a montré l’exemple sur le cas dramatique de la Shoah.

Sauf à démontrer que toutes les vies humaines ne se valent pas, il est attendu de la part de ceux qui furent génocidaires ou acteurs de crimes contre l’humanité de faire amende honorable en reconnaissant le tort infligé injustement à la victime, en demandant sincèrement pardon et en apportant les réparations conséquentes qui feront l’objet d’études très sérieuses en vue de leur quantification.

Cette démarche de vérité et de justice peut sembler utopique si l’on considère que les puissants n’acceptent ces actes de contrition et de repentance que lorsqu’ils sont défaits. Et ce fut le cas de l’Allemagne. Mais la France ne peut imaginer qu’elle sera éternellement puissante pour dominer ad vitam aeternam sur son pré-carré africain. Viendra bien le temps de la chute qui l’exposera au syndrome « Espagne-Portugal » qu’elle redoute tant. Alors défaite et déchue, la patrie de Charles Maurras appréciera dans une plus grande amertume l’acte de repentance et de contrition.

Les mondes africain et européen ont désormais les yeux rivés sur la France. Quels choix fera-t-elle pour les prochaines générations ? Souhaite-t-elle aveuglement revivre son passé « glorieux » au 3ème millénaire ou va-t-elle vaincre ses vieux démons en étant fidèle à l’esprit des lumières qu’elle a su faire briller en 1789 ?

 

 

Fait à Paris, le 11 mai 2021

Par Privat Ngomo

 


[1] Isabelle BOURGEOIS

-       Isabelle Bourgeois est chargée de recherche au Centre d'information et de recherche sur l'Allemagne contemporaine (Cirac) et rédactrice en chef de Regards sur l'économie allemande

René LASSERRE

-       René Lasserre est professeur des universités, président de l’université de Cergy-Pontoise, et directeur du Centre d’information et de recherche sur l’Allemagne contemporaine

In constructif.fr, L’Europe à vingt-cinq, sommaire N°5, Juin 2003 (lien : http://www.constructif.fr/bibliotheque/2003-6/la-vision-allemande-des-valeurs-europeennes.html?item_id=2494)

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8 mars 2021

POURQUOI NOUS DEVONS SOUTENIR OUSMANE SONKO ET FAUSTIN-ARCHANGE TOUADERA

Que les Africains de la zone francophone, du pré-carré néocolonial français aient de l’intelligence politique et sachent lire les signes du temps dans les évènements importants et insolites se déroulant sous leurs yeux.

Sonko&Touadera

C’est au Centrafrique du président Faustin-Archange Touadéra, en Afrique centrale, et au Sénégal, non de Macky Sall, mais bien d’Ousmane Sonko, en Afrique de l’ouest, que se joue le destin contrarié de la Françafrique. Touadéra est déjà chef d’Etat, mais Sonko le sera bientôt, car la situation de dégradation socio-politique au pays de la Téranga peut précipiter les évènements avec une démission de Macky Sall, comme Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, et une élection présidentielle anticipée où le leader du Parti du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) a toutes les chances de l’emporter.

La Françafrique conçue par le général Charles de Gaulle, dès l’assassinat de Ruben Um Nyobe, en septembre 1958, pour résoudre l’équation Union des Populations du Cameroun (UPC), a près de 63 ans d’existence et sévit radicalement en Afrique francophone. Jacques Foccart, ayant reçu ce mandat du président français, a mis en place un dispositif efficace, retors et en dehors de toute législation internationale dont la mission était de préserver le pré-carré néocolonial français d’Afrique tout en prétendant mensongèrement que ces colonies étaient devenues indépendantes au cours de l’année 1960.

Ayant conçu et élaboré seule et sans contrepartie africaine, depuis l’Elysée à Paris, les accords secrets coloniaux pompeusement connus sous les termes fallacieux d’accords de coopération, la France de Charles de Gaulle s’est employée à les faire signer à ses hommes-liges, qui avaient accédé à la tête des jeunes Etats africains après l’élimination systématique des véritables leaders indépendantistes. Après la signature des fameux accords survenue la veille, la « pseudo-indépendance » était proclamée le lendemain. Les Africains entraient dans un rêve, une illusion de souveraineté quand dans la réalité, et hors du rêve, la France continuait d’imprimer de son sceau impérial le destin de ses territoires africains fraîchement « indépendants ».

Le Génie de Charles de Gaulle fut de desserrer les liens coloniaux avant qu’ils ne se rompent. Comme il le dira dans ses « Mémoires d’espoir / 1958-1962 », je le cite : «j’ai habilement fait passer la colonisation en coopération.» Foncièrement hypocrite, le néocolonialisme gaulliste porte une marque de duplicité qui a fait son succès plus d’un demi-siècle durant en Afrique: un discours de lumière voltairien proféré en plein jour et des actes esclavagistes colbertiens pratiqués en pleine nuit. L’efficacité de la Françafrique reposait sur (1) l’obscurité ou l’opacité qui entourait tous ses actes illégaux, (2) le silence ou l’omerta à observer pour tous ses acteurs ou la mort pour les bavards et (3) le déni systématique de l’existence d’une pareille opaque organisation. La Françafrique devait agir sans être connue, et toute mise à l’index de ses actes indélicats était taxée de complotisme et faisait passer son auteur pour insensé.    

Bien que brillant stratège, Charles de Gaulle n’en était pas pour autant un Dieu omniscient. Il n’a pas prévu les réseaux sociaux qui mettraient des projecteurs de lumière sur les zones obscures d’action de la Françafrique. Depuis l’avènement d’Internet dans la moitié des années 1990, l’hydre à plusieurs têtes ou la pieuvre aux multiples tentacules est vue, sue, connue et démasquée. Si la France disposait encore d’un stratège visionnaire comme l’homme du 18 juin 1940, elle aurait indubitablement, pour ses intérêts, améliorer son système néocolonial en lui faisant changer de peau tout en gardant l’esprit ou le fond. Il apparaît à la lumière de ses 30 dernières années que la Françafrique ne s’est pas renouvelée et que, face aux nouvelles conditions émergentes, son tissu craquelle, se fendille pour bientôt finir en mille morceaux.

La jeunesse africaine néopanafricaniste, décomplexée, compétente, consciente et agissante a dorénavant compris le réel mal à l’origine du sous-développement de l’espace africain francophone. Elle sait que la pauvreté des peuples d’Afrique enrichit le peuple de France. Elle sait que les immenses ressources naturelles ou matières premières africaines exploitées par les multinationales ou entreprises françaises enrichissent l’Etat français et l’oligarchie économique, financière et politique de ce pays européen considéré comme une grande puissance mondiale. La nouvelle génération africaine sait que l’Afrique et les DOM-TOM sont le piédestal à trois marches sur lequel se hisse la France pour obtenir une taille voisine à celles des USA, de la Russie, de la Chine et de la Grande-Bretagne afin de figurer comme membre permanent au Conseil de sécurité des Nations-Unies. Elle sait que sans les voix des 14 ou 15 Etats africains francophones à sa solde, grâce aux dictateurs redevables qu’elle soutient indéfectiblement, sa petite voix hexagonale représentant environ 67 millions d’âmes ne pèserait guère face aux géants dont les populations se comptent en centaines de millions voire en milliards. Elle sait que sans l’uranium du Gabon et du Niger, la France ne serait pas une puissance nucléaire. Sans le pétrole des pays Africains, la multinationale TOTAL, ancienne ELF, ne serait rien car la France n’a aucune goutte d’or noir. Cette nouvelle génération africaine sait que sans les matières premières africaines, l’industrie française – pour ce qu’il en reste – ne serait pas florissante. Enfin, elle sait que sans les bases et opérations militaires françaises déployées en Afrique francophone pour contrôler totalement ses « territoires indépendants », la France serait classé au niveau mondial entre le Portugal et l’Albanie. De tout cela, la jeunesse africaine néopanafricaniste est parfaitement consciente désormais.

De la conscience à l’acte de souveraineté, il n’y a qu’un pas. Et aujourd’hui deux hérauts de la renaissance africaine sont en scène et soutenus par une jeunesse africaine qui se reconnaît en eux. Il y a d’abord Faustin-Archange Touadéra, président du Centrafrique, qui a permis à la Fédération de Russie de prendre pied en Afrique centrale. En signant des accords secrets de défense et de sécurité avec la deuxième puissance militaire du monde, le stratège mathématicien s’est assuré de deux acquis indéniables : (1) protéger le Centrafrique en réduisant les mouvements rebelles soutenus secrètement par l’ancienne puissance coloniale et (2) faire mourir la Françafrique en Afrique centrale par le départ définitif des troupes françaises d’occupation et certainement la sortie programmée de la République  centrafricaine de la zone monétaire du Franc CFA. Ensuite, nous avons Ousmane Sonko, qui mène un combat similaire comme leader principal de l’opposition avec un profil anti-françafricain assumé quand il recommande la fin de la zone monétaire CFA dans la région économique francophone de la CEDEAO. S’il devient chef d’Etat au Sénégal, d’ici à février 2024, alors comme Faustin-Archange Touadéra, il aura toutes les coudées franches pour exécuter son projet de société, car disposant à présent de la plénitude des pouvoirs conférés à la fonction présidentielle.  

Une nouvelle Afrique francophone se construit actuellement sous nos yeux et se débarrasse inéluctablement de la Françafrique. Si le Centrafrique par Touadéra a signé l’acte de décès de la Françafrique, son inhumation se fera au Sénégal sous l’égide de Sonko.

D’ici 2030 au plus tard, nous ne parlerons plus de Françafrique en Afrique francophone.

C’est écrit dans les astres et cela resplendit sur la terre.

Ceux qui ont l’œil d’Oujdat ont déjà vu ces signes du temps.

 

Fait à Bangui et à Dakar, le 08 Mars 2021

- JOURNEE INTERNATIONALE DES DROITS DE LA FEMME -

 

Privat Ngomo./-     

22 février 2021

PRIVAT NGOMO S'ADRESSE A SEM FAUSTIN-ARCHANGE TOUADERA

 

Excellence,

Monsieur Faustin-Archange Touadéra,

Président de la République centrafricaine,

Cher frère néopanafricaniste d’Afrique centrale,

C’est pour moi­ un honneur et un plaisir de vous adresser, au nom du mouvement NewPower, foncièrement souverainiste, ouvertement anti-françafricain et fondamentalement panafricaniste, dont je suis le Responsable général, toutes nos félicitations pour votre brillante réélection à la tête du Centrafrique dans des conditions extrêmement difficiles dues, on le sait maintenant, aux interactions malveillantes de forces obscures qui entendaient nuire au renforcement du libre jeu démocratique dans votre pays.

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C’est aussi l’occasion pour nous de présenter, à vous et à toutes les familles centrafricaines endeuillées par les actes ignobles d’assassinat perpétrés par des groupes rebelles, nos condoléances les plus attristées et vous assurer de notre soutien moral en ces heures si éprouvantes que traverse le peuple du Centrafrique.

Excellence,

Monsieur le président de la République centrafricaine,

Cher frère néopanafricaniste d’Afrique centrale,

Vous ne me connaissez certes pas, mais sachez que nous vous connaissons et suivons avec grand intérêt l’action salvatrice, inédite et audacieuse que vous menez depuis votre accession à la magistrature suprême, le 30 mars 2016, pour sortir votre pays du sous-développement orchestré et planifié par cette nation qui se prétend pourtant votre alliée.

Car, comment expliquer que soixante ans après l’indépendance « octroyée » le 13 août 1960 et qu’avec une coopération politique, économique et militaire entretenue avec la cinquième ou septième puissance mondiale, un pays pourvu d’immenses richesses comme le Centrafrique n’arrive toujours pas à réaliser son « take-off » pour un développement économique durable et harmonieux au bénéfice de ses populations ?

Oui, comment expliquer cet inadmissible paradoxe, sinon par la volonté affichée d’une puissance impérialiste de faire de votre pays une colonie de réserve dont elle devra seule, à son profit, exploiter l’or, le diamant, l’uranium, le manganèse, le gaz et le pétrole. Oui, depuis ce fameux 13 août 1960, le pays de Barthélémy Boganda, privé de son protecteur lâchement assassiné par les troupes de l’envahisseur, a vu son peuple spolié et empêché de jouir des inestimables ressources dont l’a doté dame Nature.

Et depuis ce temps, à chaque fois qu’un dirigeant centrafricain a décidé de corriger cette flagrante et infamante injustice, il a été renversé et remplacé par un homme-lige ayant pour unique mission de privilégier les intérêts de l’envahisseur au détriment de ceux du peuple du Centrafrique. Mais pourquoi celui-ci – ce peuple centrafricain -  devrait-il vivre éternellement le martyr alors qu’il est assis sur une des terres les plus riches d’Afrique centrale ?

Cette question de bon sens, tout le peuple centrafricain, et avec lui toute personne honnête défendant justice et droit, se la pose. Et vous, Excellence, avez dû vous la poser aussi, depuis que vous avez décidé de vous mettre au service d’un peuple que vous aimez. Et maintenant que vous présidez aux destinées de votre nation, vous avez décidé d’y apporter une réponse appropriée.

Excellence,

Monsieur le Président de la République centrafricaine,

Cher frère néopanafricaniste d’Afrique centrale,

Après avoir cru à la sincérité d’une coopération plus que cinquantenaire, vous êtes revenu de vos illusions en découvrant, une fois au sommet de l’Etat, et sans doute avec un certain ahurissement, que l’envahisseur n’éprouve que mépris, indifférence et condescendance à l’endroit de populations centrafricaines dont le malheur est d’être nées sur une terre où coulent l’or, le diamant et le pétrole ; toutes richesses que convoite et exploite à son profit exclusif l’avide oppresseur, sous le manteau de la prétendue coopération.

Pour le développement de votre pays et le bonheur de la nation centrafricaine, vous avez décidé d’agir. Face à l’inefficacité constatée d’un bilatéralisme improductif doublé d’un cynisme politique à nul autre pareil, vous avez entrepris, au cours de l’année 2017, de développer un multilatéralisme pragmatique en vous tournant vers d’autres partenaires politiques et économiques, notamment  la Fédération de Russie.   

Excellence,

Monsieur le Président de la République centrafricaine,

Cher frère néopanafricaniste d’Afrique centrale,

Votre action courageuse, portée par un souverainisme inhabituel dans notre sous-région d’Afrique centrale, a provoqué l’ire de l’envahisseur. Touadera a osé ! Il va le payer, et très cher ! Et s’ensuit l’avènement des groupes rebelles venus du Nord avec la complicité de la République sœur du Tchad, et ceux partis du Sud-ouest avec la connivence des pays frères camerounais et congolais! Il n’aura échappé à aucun observateur avisé que l’irruption violente et déstabilisante des deux groupes rebelles a été contemporaine du changement de politique au sommet de l’Etat du Centrafrique, comme planifiée et ordonnée par l’oppresseur qui entend ainsi reprendre le contrôle en République centrafricaine.

Mais que peut la septième puissance militaire mondiale qui n’affiche que 578 aéronefs et 48 800 hommes de son aéronautique militaire, face à la deuxième du monde qui compte 3 200 aéronefs et près de 160 000 éléments dans ses forces aérospatiales ? Les Russes, faut-il encore le rappeler ici, ont vaincu en 1945 l’Allemagne nazie, quand auparavant, en 1940 exactement, une autre nation s’était aplatie devant l’aigle du 3ème Reich en seulement deux mois de combat. Tout récemment, cette même Russie a donné une autre tournure à la guerre civile de Syrie en apportant, en septembre 2015, un puissant soutien au maître de Damas, sauvant du même coup son régime face à la coalition de l’OTAN. 

Excellence,

Monsieur le Président de la République centrafricaine,

Cher frère néopanafricaniste d’Afrique centrale,

En choisissant comme partenaire stratégique la Fédération de Russie de Vladimir Poutine, vous avez emboîté le pas à Fidel Castro de Cuba qui vainquit le tyran Fulgencio Baptista, soutenu alors par la grande démocratie américaine de Dwight D. Eisenhower. Vous êtes à l’école d’Agostino Neto du Mouvement Populaire de Libération de l’Angola (MPLA), de Samora Machel du Front de Libération du Mozambique (FRELIMO),d’Ahmed Ben Bella du Front de Libération Nationale en Algérie (FLN), d’Hugo Chavez du Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV) et enfin de Nelson Mandela du Congrès National Africain en Afrique du Sud (ANC).

Tous ces leaders nationalistes opiniâtres et déterminés, ont triomphé de leurs ennemis impérialistes occidentaux en demandant des soutiens à la puissance russe qui a toujours été fidèle et s’est tenue à leurs côtés aux heures les plus sombres.

La Fédération de Russie, nous le savons tous, n’est pas une nation colonialiste. Et pour cause, l’immensité continentale de son territoire extrêmement riche en ressources naturelles lui a épargné la nécessité d’aller à la conquête de terres lointaines plus généreuses. Par ailleurs, sa doctrine communiste, magnifiée dans l’internationale socialiste, est virulemment anti-impérialiste, d’où sa présence constante aux côtés de tous les peuples anticolonialistes du monde luttant pour leur émancipation et leur autodétermination.

Excellence,

Monsieur le Président de la République centrafricaine,

Cher frère néopanafricaniste d’Afrique centrale,

Dans peu de temps, l’Afrique centrale appréciera à sa juste valeur le choix, ô combien stratégique et crucial, que vous avez fait en vous rapprochant d’un allié capable à la fois de protéger le Centrafrique, mais aussi d’affronter et même de vaincre l’oppresseur. Pour tout esprit clairvoyant, il est désormais évident que le Centrafrique, qui ne payait pas de mine et était même méprisé par les pays frères, sera le Viêt-Nam du pays oppresseur.

Et parce que le Centrafrique est au cœur de l’Afrique centrale, l’onde de choc de sa libération totale du joug colonialiste irradiera jusque dans les confins des pays du sous-continent. Il ne s’agit pas là d’une prophétie, mais de l’implacable conséquence de l’éradication de la Françafrique d’ici la fin de cette décennie. Et l’histoire retiendra, que c’est au Centrafrique, sous l’ère du président Faustin-Archange Touadera, qu’aura commencé le processus.

Excellence,

Monsieur le Président de la République centrafricaine,

Cher frère néopanafricaniste d’Afrique centrale,

Tout ardent panafricaniste et souverainiste ne peut que saluer votre vision stratégique et reconnaître là le génie mathématique d’un homme qui aborde la politique de manière pragmatique et patriotique, bien en dehors des schémas classiques de soumission des dirigeants à l’ancienne puissance coloniale qui enferment l’Afrique centrale, depuis maintenant 60 ans, dans les carcans du sous-développement, de la pauvreté et de la misère.

Il ne fait aucun doute, à nos yeux, que vous incarnez ce nouveau leadership conscient, agissant et décomplexé, porté par le seul souci de voir votre pays se développer  grâce à ses multiples richesses et apporter ainsi un peu de bonheur à ce peuple centrafricain qui a tant souffert. Nous vous le disons en toute simplicité, mais avec le respect dû aux hommes d’Etat : vous êtes une référence politique par votre courage et votre audace. Vous êtes un modèle crédible par la vision stratégique et l’impulsion que vous donnez au sous-continent d’Afrique centrale  qui sortira ainsi, nous le croyons, de sa désespérante inertie.   

Face à un adversaire retors  qui n’aura de cesse d’obvier à votre légitime ambition de souveraineté, nous, le NewPower, vous assurons de notre soutien moral et politique, et nous engageons à soutenir votre œuvre de libération  et d’auto-détermination du Centrafrique et au-delà, de l’Afrique centrale tout entière. Ce pari peut être gagné, et il le sera, parce que vous avez affiché une volonté sans faille et une détermination à toute épreuve face à l’adversité depuis que vous assumez la fonction de chef d’Etat.

Vous avez su nouer des alliances capitales et stratégiques qui participeront inéluctablement à votre succès. Vous êtes le chef d’Etat d’un pays immensément riche et donc doté de ressources nécessaires et suffisantes pour assurer l’amorce et le renforcement du développement économique du Centrafrique. Vous disposez de tous les atouts. Vous êtes le maître de Bangui et pouvez, comme le président Paul Kagame du Rwanda, ou plus proche de vous, le président Téodoro Obiang Nguema Mbasogo de Guinée-Equatoriale, transformer radicalement votre pays dans les dix prochaines années.

Excellence,

Monsieur le Président de la République centrafricaine,

Cher frère néopanafricaniste d’Afrique centrale,

Pour parachever la reconquête de souveraineté de votre nation, il nous semble que des décisions courageuses, historiques et salutaires venant de vous s’imposent. Notre humble réflexion sur la question nous amène à en voir deux qui nous paraissent fondamentales : d’abord, exiger le retrait des troupes et le démantèlement de la base militaire de l’oppresseur qui a œuvré et œuvre encore pour votre anéantissement, et ensuite  procéder à la sortie de votre pays de la zone monétaire du Franc CFA.

Le Centrafrique a toute capacité à instituer une nouvelle monnaie qui sera garantie par les incommensurables richesses d’or, de diamant, de gaz et de pétrole que recèle le pays ; cette monnaie pourra être adossée aux monnaies des puissances économiques qui soutiendront votre politique de développement. Elle sera l’instrument de souveraineté monétaire  qui vous permettra de soutenir l’activité économique des entreprises locales, véritable moteur d’un développement national endogène et ouvert sur le monde.

Il vous faudra aussi, Excellence, relever le défi de la démocratisation et de la bonne gouvernance, lutter contre la corruption et instaurer un véritable Etat de droit en Centrafrique, toutes choses dont les peuples d’Afrique francophone rêvent, sans toutefois se donner les moyens véritables d’y arriver ou consentir les sacrifices nécessaires pour le réaliser.

Vous,  Excellence, vous en avez pris le chemin, et nous sommes convaincus que non seulement vous réussirez, mais encore votre brillant exemple fera école.    

Excellence,

Monsieur le Président de la République centrafricaine,

Cher frère néopanafricaniste d’Afrique centrale,

Avec votre deuxième mandat, vous inaugurez l’ère du néopanafricanisme en marchant sur les pas de votre illustre prédécesseur qui concevait le Centrafrique, non comme le pays qu’il est devenu le 13 août 1960, mais comme les Etats-Unis d’Afrique Latine englobant le Centrafrique, votre pays, le Cameroun, le Tchad, Sao-Tomé et Principe, la Guinée-Equatoriale, mais également les deux Congo, le Gabon, mon pays, le Burundi, le Rwanda, l’Angola et le Mozambique.

Parce que le Centrafrique est non seulement le centre mais aussi le cœur de l’Afrique centrale, il doit jouer son rôle biologique de moteur dans la vie du sous-continent. Cette vision néopanafricaniste bogandienne, il vous revient,  digne héritier du maître de Bobangui, de la porter pour le bien de tous les fils et filles d’Afrique centrale.

Il ne fait aucun doute que les Africains honteusement complices de l’oppresseur  et unis à lui dans la félonie, vous combattront d’arrache-pied, comme le leur exigera le maître néocolonial. Mais comme vous le savez certainement aussi, ils sont minoritaires au regard des millions de Centrafricains et des autres millions d’Africains de l’espace francophone qui vous soutiennent  et vous soutiendront encore, voyant en vous celui qui aura su ouvrir, avec la bonne clé, les portes de la souveraineté, de l’autodétermination et du développement.

La jeunesse africaine, dont vous avez forcé l’admiration et qui vous observe, croit en vous, en votre combat  et à l’efficacité de votre vision stratégique. Nous tenions à vous le dire très officiellement et respectueusement, Excellence, Monsieur le Président : vous n’êtes pas seul ! Quelles que soient les terres d’Afrique ou du monde  où nous résidons, nous vous soutenons.

Excellence,

Monsieur le Président de la République centrafricaine,

Cher frère néopanafricaniste d’Afrique centrale,

Pour conclure, je ne doute pas un seul instant  que cette vidéo postée sur les réseaux sociaux parviendra à bon port  et vous mettra, je l’espère, du baume au cœur, car vous saurez qu’à Libreville au Gabon, à Brazzaville au Congo, à Kinshasa en République Démocratique du Congo, à Malabo en Guinée Equatoriale, à Yaoundé au Cameroun, à Ndjamena au Tchad, une jeunesse décomplexée, compétente, consciente et agissante travaille à l’avènement d’une renaissance de l’Afrique centrale dont vous êtes actuellement  l’unique héros.

La tâche est certes rude, Excellence, mais prenez courage et restez déterminé !

Vous apprécierez bientôt, avec une fierté toute justifiée, le chemin parcouru et les résultats engrangés.

Sur ce, Excellence,

Monsieur Faustin-Archange Touadera,

Président de la République centrafricaine,

Cher frère néopanafricaniste d’Afrique centrale,

je vous prie, au nom du mouvement souverainiste, anti-françafricain et panafricaniste, NewPower, de bien vouloir agréer l’expression de notre profond respect  et de notre indéfectible attachement.

 

Vive la République centrafricaine, notre patrie !

Vive la souveraineté reconquise !

Vive le néopanafricanisme renaissant !

Pour que vive une Afrique libre et unie !

 

Je vous remercie !

 

Fait à Libreville, le 20 février 2021

Le Responsable général du New Power

Privat Ngomo./-

10 janvier 2021

LE TRIUMVIRAT GABONAIS DE JEAN-YVES LEDRIAN (RENOMME JEAN-IVRE LE TRUAND)

Lors de l’Opération Lumumba, exécutée le 12 juillet 2019 et  qui m’a valu 313 jours d’incarcération arbitraire et injuste, je disais exactement ceci devant le fronton de l’ambassade de France : «  Pourquoi la France officielle et des réseaux préfère-t-elle procéder à un scénario de confiscation et de succession du pouvoir au Gabon afin de mettre le moment venu un homme à sa solde au sommet de l’Etat, comme ce fut le cas en 1967 et en 2009 ? »

Eh bien ! Nous y sommes !

La France officielle et des réseaux, aura mis près de deux ans pour nous concocter un scénario inédit du Triumvirat afin de préparer l’homme à sa solde qu’elle entend mettre à la tête de l’Etat gabonais d’ici août 2023. Nous le disons depuis maintenant un an et souhaitons que le peuple gabonais en soit parfaitement conscient. Le gouvernement gabonais est une simple marionnette dont la France officielle et des réseaux, via la Françafrique, actionne les différentes ficelles. Les accords secrets coloniaux dits de coopération que le Général Charles de Gaulle a fait signer à tous ses gouverneurs nègres avant de leur faire proclamer « l’indépendance « de leurs pays dont ils devenaient les présidents de la République, sont la matrice de référence qui organisent la vie nationale de toutes les anciennes colonies françaises d’Afrique.

La présence militaire française au Gabon est à la fois un outil de dissuasion mais également de protection des immenses intérêts économiques et financiers français dans notre pays. L’usage du franc CFA au Gabon permet à la France gaulliste de contrôler, à son avantage, l’économie et la finance des pays de son pré-carré. L’aide publique au développement (APD) assurée par l’Agence Française de Développement (AFD) est une arnaque financière savamment orchestrée pour (1) endetter notre pays afin qu’il soit toujours ce mendiant dépendant (pourtant très riche) dont le monde se moque, (2) enrichir les entreprises ou multinationales françaises qui contracteront tous les marchés d’Etat et (3) corrompre l’élite gabonaise françafricaine qui se maintiendra aux commandes de l’Etat tant qu’elle fera allégeance à la France officielle et des réseaux en paupérisant et en oppressant son peuple. Quant à la démocratie et l’Etat de droit qui seraient promus au Gabon par la France, patrie des droits de l’Homme, tout cela n’est que leurre et duplicité désormais démasqués. Comprenez bien que pour poursuivre l’exploitation odieuse de nos incommensurables ressources comme du temps de la colonisation, la France officielle et des réseaux a besoin de valets serviles, de parfaits laquais corrompus qui ne peuvent qu’entretenir des dictatures pour demeurer à la tête de l’Etat et exécuter les ordres iniques pour le peuple du maître colonial qui ne peut plus agir directement et ouvertement comme jadis. De réelles démocraties africaines dans l’espace francophone, où des gouvernements élus légitimement rendraient des comptes aux peuples qui les a mandatés, ne sont nullement envisagées par le maître néocolonial car elles remettraient ipso facto en cause tous ces outils françafricains d’asservissement qui génèrent la pauvreté et la misère des populations gabonaises mais garantissent à la France officielle et des réseaux de substantiels profits, son standing de vie élevé et son statut de grande puissance ayant un siège au Conseil de sécurité de l’ONU. Pour qu’elle soit grande comme la Russie ou les Etats-Unis d’Amérique, la France doit se hisser sur un piédestal. Et ce piédestal est l’Afrique francophone et les DOM-TOM.

Comprendre ce qui vient d’être dit, revient inéluctablement à saisir que rien d’important et de fondamental qui touche à la vie de la nation gabonaise ne peut sembler indifférent à la France. Bien au contraire ! Depuis le coup d’Etat de février 1964, de l’établissement des monopartismes dictatoriaux à la fin des années 1960 et les pseudo-démocraties déguisées en « démoncratures » dès le début de la décennie 1990 jusqu’aujourd’hui, la France officielle et des réseaux s’emploie à garder l’initiative et le contrôle du jeu politique pour toujours avoir la main sur le Gabon et ses inépuisables ressources. La France du général De Gaulle a été à la manœuvre pour (1) la succession de Léon Mba Minko, à la mort de ce dernier qui fut dissimulée au peuple gabonais jusqu’à ce qu’un plan imparable fut concocté et mis en œuvre après la révision constitutionnelle, mais également au décès d’Omar Bongo Ondimba pour assurer (2) la succession dynastique d’Ali Bongo Ondimba où là, la constitution n’a nullement été modifiée car tout était fin prêt pour introduire l’impatient héritier adoubé dans la réalité de son irrépressible ambition en août 2009. A présent, la même France officielle et des réseaux, qui n’en a pas fini avec nos richesses forestières, halieutiques et minières, 60 ans après, entend mettre un homme-lige de son choix au sommet de l’Etat Gabonais.

Et comment compte-t-elle procéder, me demanderez-vous ?

Mais pour que l’explication soit claire à votre entendement, rappelons d’abord brièvement le contexte historique qui prévaut actuellement et entoure la prochaine déclaration de la vacance du pouvoir et l’érection du fameux Triumvirat.

Le massacre au QG de Jean Ping.  La France de François Hollande, nous ne le saurons que bien plus tard, a donné son accord pour qu’Ali Bongo s’impose à la tête de l’Etat en massacrant les Gabonais dès le 31 août 2016. Deux indices importants attestent cette allégation : (1) la présence d’instructeurs militaires français, dont les identités sont à présent connues, dans le commando qui a pris d’assaut l’immeuble du QG de Jean Ping et (2) la passivité complice de la base militaire française qui ne se trouvait qu’à un jet de pierre du théâtre des opérations. Comme en Côte d’Ivoire où Alassane Ouattara s’est imposé en faisant tuer une centaine d’Ivoiriens en octobre – novembre 2020, la France d’Emmanuel Macron a approuvé cette barbarie pour garantir ses intérêts dans cet Etat-fleuron de la FrançAfrique. Que les Africains le comprennent une bonne fois pour toutes, leurs vies n’ont pas plus de valeur aux yeux de l’élite politique française dirigeante que les immenses ressources dont regorge notre continent.

La reconnaissance tacite mais non officielle de l’imposture d’Ali Bongo Ondimba. Ne pouvant pas reconnaître officiellement en le félicitant un régime qui s’est imposé dans le sang et les larmes, la France officielle et des réseaux, qui tient hypocritement à son image de nation européenne soucieuse des droits de l’Homme, va néanmoins montrer des signes de reconnaissance en saluant le dictateur gabonais lors de sommets internationaux, en permettant que l’AFD prête de l’argent à un régime aux abois pour assumer ses charges régaliennes et en recommandant, sous cape, l’appel au dialogue (comme en 1994), la composition d’un gouvernement élargi aux personnalités de l’opposition et, cerise sur le gâteau, la participation aux élections générales pour, d’une part affaiblir le véritable vainqueur de la dernière élection présidentielle d’août 2016, et d’autre part légitimer, par le peuple allant à ces consultations électorales, la forfaiture d’Ali Bongo Ondimba. Disons le ici pour que les Gabonais le sachent ; ceux qui sont allés aux élections générales, malgré la franche opposition du leader de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) qui détenait la souveraineté du peuple, se sont rangés derrière la position de la France officielle et des réseaux qui, refusant d’appliquer les résolutions du parlement européen qui se trouvaient aux antipodes de sa stratégie cachée, a décidé de conforter le régime de l’imposture à travers l’organisation des élections générales de septembre 2018. Un constat s’impose très clairement : l’élite politique de l’opposition modérée dite « collaborationniste » , qui a quitté les rangs de la souveraineté populaire incarnée par Jean Ping, a choisi le camp françafricain qui s’aligne toujours sur les desiderata de la France officielle et des réseaux en participant à des échéances électorales où elle n’a rien obtenu et a été le dindon de la farce au grand dam du peuple gabonais qui a tristement vu ses espoirs d’alternance s’évanouir une fois encore.

La mise à l’écart du vrai vainqueur de l’élection présidentielle d’août 2016. Pendant qu’elle conforte secrètement l’imposture d’un régime brutal et sanglant, la France officielle et des réseaux s’emploie à affaiblir et à réduire à néant Jean Ping qui, retranché dans sa résidence « de la piscine », continue pourtant de revendiquer sa victoire. Est-il entendu par la communauté internationale, particulièrement la France ? Point du tout, car cette dernière a pris acte du rapport de force qui s’est établi en faveur des assassins et ferme les yeux sur le déni d’Etat de droit et le refus de démocratie, elle qui prétend en être pourtant la promotrice sur le plan mondial. Que les Gabonais apprécient la duplicité et le cynisme d’une communauté dite internationale qui ne regardera toujours qu’à ses intérêts économiques et financiers. Jean Ping est-il écouté par le peuple gabonais qui l’a élu ? De moins en moins car ce dernier (le peuple) voulait un général de guerre pour le conduire à la victoire finale quel que soit le prix humain à payer. Au lieu de cela, il a eu droit à un diplomate patient dont la finesse dans les contorsions des négociations n’est plus à démontrer. Mais cette subtile finesse diplomatique frise désormais la naïveté quand chaque jour qui nous rapproche de la fin du mandat usurpé éloigne l’éventualité devenue hypothétique d’une investiture de Jean Ping et affiche le triomphe d’une imposture sur la vérité des urnes. A la question précise, claire et franche que je lui ai posée, le 20 novembre 2020, et relative aux négociations diplomatiques qu’il mènerait avec la France officielle et des réseaux pendant 4 ans, le président élu de la République n’y a point du tout répondu au cours des deux interventions qu’il eut le 24 et le 31 décembre 2020. Pour les Gabonais avertis cette non-réponse sonne claire : si elles ont eu lieu, ces négociations se sont soldées par un échec, et la France officielle et des réseaux, malgré toutes les garanties assurées par Jean Ping pour protéger ses immenses intérêts économiques et financiers au Gabon, préfère un potentat qui lui rendra compte car lui étant à jamais redevable, plutôt qu’un démocrate élu légitimement et qui lui, sera tenu de venir se justifier devant le peuple souverain qui l’a choisi. Le président Faustin-Archange Touadera qui s’est fait réélire à la tête de la Centrafrique en décembre 2020, au nez et à la barbe de la France officielle et des réseaux qui a essayé de le déstabiliser avec sa marionnette François Bozizé, inaugure certainement une ère nouvelle pour l’Afrique centrale avec un chef d’Etat légitime qui rendra des comptes au peuple mandataire plutôt qu’à la France manipulatrice. 

Le contexte historique ayant été concisément restitué, regardons à présent de près comment la France officielle et des réseaux entend perpétrer un scénario de confiscation et de succession de pouvoir à la tête de notre pays, le Gabon.

Mort ou incapacité d’Ali Bongo Ondimba. Pour nombre de Gabonais, Ali Bongo Ondimba, miraculé d’un AVC hémorragique, ne serait plus en mesure d’exercer le pouvoir depuis le 24 octobre 2018. Pour d’autres, il est tout simplement décédé à Riyad ou Londres en fin octobre 2018, et une usurpation sophistiquée de son identité par un sosie qui ne trône plus que dans l’espace virtuel est savamment organisée par son entourage le plus proche, et au parfum, avec la complicité de Jean-Yves Le Drian (renommé Jean-Ivre Le Truand). La France officielle et des réseaux, surprise par la sortie définitive de route de son poulain, n’a malheureusement pas comme en 2009, un successeur tout désigné capable de remplacer Ali Bongo au pied levé et de garantir ses importants intérêts à la tête de l’Etat gabonais. Elle n’a pas d’autre choix que de gagner du temps afin d’élaborer une stratégie qui permettra au système Bongo-PDG, avec qui elle a partie étroitement liée, de conserver le pouvoir. La France de Macron a besoin de Marie-Madeleine Mborantsuo devenue la véritable clé de voute des institutions gabonaises par sa longévité extraordinaire à la tête d’une Cour constitutionnelle qui a toujours cautionné la forfaiture depuis son érection post-conférence nationale. MMM comme on la désigne de manière acronyme est sollicitée pour changer une disposition constitutionnelle qui s’était pourtant montrée robuste et valide lors de la vacance du pouvoir constatée en juin 2009. La notion « d’indisponibilité temporaire » introduite dans cette disposition est l’artifice juridique pour gagner du temps en faisant croire aux Gabonais qu’Ali Bongo se remettra de son accident de santé et reprendra bientôt les rênes du pays. Mais c’est aussi une manœuvre pour empêcher le constat d’une vacance du pouvoir qui aurait été annoncée dans un climat socio-politique extrêmement tendu avec le massacre perpétré le 31 août 2016 et la revendication persistante du véritable vainqueur de la dernière élection présidentielle. Comment aller à de nouvelles élections présidentielles anticipées dans une atmosphère aussi délétère et risquée ?

Hormis le temps à gagner pour réfléchir à un scénario pertinent et efficace de conservation du pouvoir, la France officielle et des réseaux a besoin de Sylvia Bongo Ondimba pour garder secret le décès ou l’inaptitude irrémédiable du dictateur terrassé.  Cette dernière jouera parfaitement son rôle en entourant d’une haie de protection opaque son couple, évitant que les proches d’Ali Bongo Ondimba ne découvrent le pot aux roses et le divulguent, et cantonnant désormais son « époux » au strict rôle officiel présidentiel avec des sorties physiques douteuses quand elles ne sont pas remplacées par des apparitions virtuelles tout aussi troubles. Combien de temps ce jeu de cache-cache pourrait-il durer avant que la vérité n’éclate au grand jour, tel un éclair dans le ciel bleu azur gabonais, aurait demandé la France marionnettiste ? Deux ans aurait répondu MMM, après il sera très difficile de poursuivre une tartufferie qui risquerait d’être démontée.

Eh bien (2018-2020), deux ans se sont bien écoulés, et nous y sommes ! Le scénario concocté est désormais prêt à être déballé devant des Gabonais que l’on imagine fatalistes, peureux et impuissants. Mais la vie d’une nation réserve souvent bien des surprises. Qu’on se le tienne pour dit.

Le choix du Triumvirat. Depuis la disparition d’Ali Bongo Ondimba, les factions, qui se regardaient en chiens de faïence et se détestaient cordialement, bien que toutes rassemblées – de façade – sous la férule du dictateur-imposteur, ont sorti dangereusement la hache de guerre. Chacune militant farouchement pour conserver sa part de pouvoir et préserver ainsi ses acquis indus. La France officielle et des réseaux, grand maître d’orchestre, ne peut faire fi de ces rivalités intestines qui peuvent détruire de l’intérieur un système sur lequel elle s’appuie pour tenir le Gabon depuis plus d’un demi-siècle. Il lui faut donc rassurer chaque camp et suggérer une solution consensuelle qui arrange tous les protagonistes. Il lui faut aussi dégager au sein d’une faction la personnalité sur laquelle toutes les parties en rivalité s’accorderont pour aller unies aux prochaines présidentielles d’août 2023. Une faction sera représentée au Triumvirat et défendra les intérêts des caciques Bongo-PDGistes qui sont devenus la seule tendance persistante après la disparition des autres courants comme (1) la légion étrangère conduite en son temps par Maixent Nkani Accrombessi, (2) Héritage et Modernité (H&M) depuis sorti du PDG pour s’ériger en parti Rassemblement Héritage et Modernité (RHM) et en proie désormais aux convulsions traditionnelles de déchirement entre la partie gouvernementale (RHM de Michel Menga m’Essone) et la partie opposante « collaborationniste » (Rassemblement pour la Patrie et la Modernité [RPM] d’Alexandre-Hugues Barro-Chambrier), (3) le Mogabo (Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba) devenu l’ombre de lui-même avec l’effacement de son mentor et enfin (4) l’AJEV, ou l’Association des Jeunes Emergents Volontaires, décapitée par les bons soins de Nourredine Bongo-Valentin et sa mère qui voyaient en Brice Fargeon alias Laccruche-Alihanga, un sérieux rival voulant devenir calife à la place du calife. Trois grandes factions rivales doivent absolument se réconcilier sous l’égide de la France officielle et des réseaux pour s’assurer une ultime chance de conserver un pouvoir devenu branlant en août 2023 : la première, nous venons de le voir est celle des caciques Bongo-Pdgistes, la deuxième est celle des Emergents (rénovés proches d’Ali Bongo Ondimba) et la troisième est celle de la famille biologique d’Ali.  Le Triumvirat sera donc composé de trois figures dont chacune représentera une de ces factions. (1) Le président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi, a toutes les chances d’appartenir à ce cénacle. Il représentera, au nom de l’ethnie Nzébi alliée à l’ethnie Téké dans la conservation et la gestion du pouvoir Bongo-PDG, les intérêts de la faction caciques Bongo-PDGistes. (2) Le président du Sénat élu ou désigné, sera en fait nommé tel que le prévoit désormais la constitution révisée par le parlement bi-caméral et promulguée par la présidence de la République. Il est fort à parier que cette personnalité politique sera issue de l’ethnie Ekang et provenant de l’Estuaire ou du Woleu-Ntem. Le retraité désormais françafricain Paul Mba Abessole pour l’Estuaire ou le technocrate proche du MEDEF et ancien premier ministre, Raymond Ndong Sima du Woleu-Ntem, sont des profils très intéressants pour la France officielle et des réseaux. Tous deux ont déjà été candidats à une élection présidentielle et ne manifestent aucune hostilité vis-à-vis du maître néo-colonial. (3) Et enfin, le ministre de la Défense nationale sera le « Téké » Nourredine Bongo Valentin qui aura sous sa férule l’armée gabonaise devant l’aider par la force à s’emparer du pouvoir lors de la prochaine élection présidentielle, comme l’a fait son père adoptif en 2009 et 2016, mais qui devra d’abord apprendre les méandres de la politique gabonaise en se formant au sein du Triumvirat. En 2023, le jeune loup aura 30 ans et sera mûr pour succéder à son disparu de père. La première ministre actuelle, Rose-Christiane Ossouka Raponda, simple factotum, sera reconduite à son poste pour valoriser le concept genre de la « décennie de la femme », mais surtout pour contenter l’ethnie Ngwémyènè, honorée de voir un des siens occuper pour la première fois cette « prestigieuse » fonction. Un nouveau vice-président, certainement issu de l’ethnie Punu, sera nommé à un poste devenu vacant depuis le départ de Pierre-Claver Maganga Moussavou. Il importe pour la France officielle et des réseaux, qui a conçu et fait appliquer la géopolitique au Gabon, que les masses sociologiques ethniques majoritaires, de même que les ethnies minoritaires désormais politisées se retrouvent toutes ensemble dans ce scénario de confiscation et de succession au pouvoir qui doit mener Nourredine Bongo Valentin, le choix de Jean-Yves Le Drian, à la tête du Gabon lors de la prochaine mascarade d’élection présidentielle en août 2023.  En effet, si des visages Ekang, Punu, Nzébi incarnent le pouvoir diversifié, alors leurs populations respectives s’y retrouveront et pourront soutenir leur action politique durant l’intérim. Quant aux ethnies minoritaires mais politisées que sont les Ngwémyènè et les Téké, elles seront rassurées de ne pas être écartées de la mangeoire grâce à la présence des figures politiques de leur sérail aux affaires du pays. Dans un vieux schéma éculé géopolitique qui montre le manque d’imagination de la France officielle et des réseaux, il apparaît visiblement que cette dernière croit encore à la magie d’une recette qui a fait sa bonne fortune jadis. Mais la jeunesse gabonaise mixte et mixée qui constitue plus de 60% de la population et écume les réseaux sociaux sera-t-elle sensible à ces stratégies géopolitiques d’arrière-garde ? L’histoire proche à venir nous le dira.

Le calendrier de l’intérim. Parler de l’intérim suppose que l’annonce de la vacance du pouvoir est imminente au Gabon. Je l’avais exigée dès le 02 décembre 2018 (Lettre ouverte à Jean Ping, président élu de la République gabonaise : http://ngomoprivat.afrikblog.com/archives/2018/12/02/36910852.html ), puis le 08 février 2019 dans une vidéo circulant dans les réseaux sociaux (https://www.youtube.com/watch?v=T810bktBjb0 ) et enfin lors de l’Opération Lumumba, le 12 juillet 2019 (https://www.youtube.com/watch?v=Bz4k9lUBazs ). Mais la France officielle et des réseaux ne pouvait pas écouter une voix qui la prenait de court d’autant que, surprise par cet aléa qui estompait définitivement Ali Bongo, son homme de main, elle n’avait pas encore élaboré son machiavélique scénario  du Triumvirat. Après l’adoption honteuse de la révision de la constitution par des députés et sénateurs qui ont été achetés pour la voter au cours du mois de décembre 2020, celui de janvier 2021, verra la promulgation de la loi par la présidence de la République. Puis interviendront les élections sénatoriales (le 30 janvier et 06 février 2021). Le nouveau gouvernement quant à lui sera constitué au cours du mois de février 2021 après surtout la désignation du nouveau président du Sénat. Sans surprise, la première ministre Rose-Christiane Ossouka Raponda sera reconduite et l’actuel ministre de la Défense nationale Michael Moussa remercié. La nomination la plus importante et attendue de ce gouvernement de l’intérim sera celle de Nourredine Bongo Valentin au poste de ministre de la Défense nationale. Et dans une moindre importance, celle du vice-président. La task-force politique étant mise en place, la Cour constitutionnelle pourra jouer sa partition en constatant la vacance du pouvoir et en faisant prêter serment aux membres du Triumvirat.

En mars 2021, le Gabon entrera dans sa phase d’intérim jusqu'à la prochaine forfaiture d'août 2023 par la seule volonté de la France officielle et des réseaux, marionnettiste qui actionne dans l’ombre les pions gabonais corrompus qui répondront un jour de leur trahison devant le peuple.

Et ce temps de la vérité osirienne n’est plus loin.

Fait à Libreville, le 10 janvier 2021

Par Ngomo Privat./-  

19 décembre 2020

DISCOURS POLITIQUE D'INTERPELLATION A SEM JEAN PING

Chers frères et sœurs du Gabon,

Chers compatriotes,

Chers panafricanistes d’Afrique centrale,

Dans quelques semaines, l’année 2020 prendra fin, et une nouvelle année suivra. C’est dans l’ordre des choses, et cela nous rappelle que le temps passe, que rien n’est éternel. Et justement parce que rien n’est éternel, toute lutte, quelle qu’elle soit, connait un jour une issue, qui peut être heureuse ou malheureuse.

De façon constante, l’histoire de l’humanité nous enseigne­||que les combattants qui s’inscrivent du bon côté de l’histoire, qui défendent vérité et justice, droits et libertés des peuples tyrannisés, finissent toujours par triompher de l’oppression, du mensonge et de la manipulation.

Depuis que nous avons choisi de nous engager résolument en politique, nous ne cessons pas de dire haut et fort||que les anciennes colonies françaises d’Afrique noire vivent un mensonge||et une manipulation lorsque, chaque année, elles fêtent leur prétendue accession à l’indépendance.

Si le 17 août 1960, le Gabon avait réellement accédé à l’indépendance, à une entière et pleine souveraineté, on aurait assisté à l’émergence d’une élite nationale patriote, engagée à œuvrer, en exploitant judicieusement les ressources naturelles du pays, à son développement et au bien-être des populations. Il en aurait été ainsi, parce que les cadres gabonais d’alors||étaient pétris de nos valeurs ancestrales de probité morale, d’honneur et de solidarité.

Mais tel n’a pas été le cas. Pour la simple raison qu’à aucun moment de l’histoire politique de notre pays, ses dirigeants valeureux n’ont été en mesure de gouverner, de décider librement et souverainement.

 Toujours, la France officielle et des réseaux, à travers son bras armé la françafrique, leur a imposé son diktat, pour la préservation de ses seuls intérêts économiques et géostratégiques, au mépris du développement du Gabon||et du mieux-être de ses populations.

Et voici comment un petit pays d’à peine 2 millions d’âmes est incapable d’offrir à ses habitants des routes, des écoles, des hôpitaux et des logements||à la mesure de son immense richesse minière, pétrolière et forestière.

Loin de s’améliorer, la situation s’aggrave au fil du temps. On pense avoir touché le fond une année, mais c’est pire l’année suivante. On n’en finit plus d’espérer le terme de cette descente aux enfers.

Toutefois, nous osons affirmer qu’il n’est pas trop tard pour notre pays, le Gabon. Tout espoir n’est pas perdu. A l’échelle du temps d’une nation, il n’est jamais trop tard. Les hommes passent, le pays demeure, et une nouvelle génération est là, pour accomplir ce qui n’a pas pu l’être auparavant.

Nous sommes cette nouvelle génération. Nous pouvons et devons devenir ces Gabonais réellement souverains dont la patrie a besoin. Pour que le Gabon soit réellement indépendant, et puisse enfin amorcer le développement qu’il mérite, nous devons nous affranchir de la tutelle étrangère française marquée||du sceau impérial du néocolonialisme.

Cette rupture est un objectif prioritaire du combat de notre génération.

Si les pères fondateurs n’ont pas pu||ou su||arracher à la France officielle et des réseaux la souveraineté pleine et entière du Gabon, il revient à notre génération de le faire. Nous en avons aujourd’hui les moyens, sachant de surcroît que les bouleversements politiques, géostratégiques et mêmes économiques mondiaux nous sont favorables.

Ce combat de la reconquête de notre souveraineté perdue passe par l’information capitale et la sensibilisation permanente. Et après l’étape de l’information et de la sensibilisation, vient celle de l’action politique pour traduire en actes clairs et probants les paroles du discours.

Cette deuxième étape exige du courage, de la détermination et de l’obstination, qui sont les importantes qualités morales requises quand on mène un combat difficile, mais dont l’issue heureuse présage d’un avenir radieux.

 

Chers frères et sœurs du Gabon,

Chers compatriotes,

Chers panafricanistes d’Afrique centrale,

Nous croyons fermement que notre génération est prête, parce que parfaitement consciente des défis||et des enjeux de demain. Nous avons la force et le génie nécessaires||pour livrer ce noble combat de la dignité humaine||et de la conquête de notre souveraineté, afin qu’en ce troisième millénaire, nous soyons enfin||et définitivement, en tant que peuple gabonais, le seul et véritable maître de notre destin.

C’est, en tout cas, le sens du combat du NewPower, dont je suis le Responsable général.

 Et, c’est au nom du mouvement NewPower, au regard des principes fondamentaux régissant la souveraineté des peuples||et de notre histoire récente, que je me permets maintenant d’interpeller solennellement et très respectueusement son Excellence, monsieur Jean Ping, président élu de la République gabonaise||et véritable vainqueur de la dernière élection d’août 2016.

 Excellence, monsieur le président, en obtenant brillamment la majorité des suffrages du collège électoral gabonais||qui s’est exprimé le 27 août 2016, vous avez reçu légitimement le mandat du peuple souverain pour diriger||pendant 7 ans|| le Gabon, sur la base de votre projet de société || « mettre le Gabon à l’abri de la peur et à l’abri du besoin » et cela, conformément à notre constitution.

Mais face au hold-up militaro-électoral||accompagné du massacre sanglant d’une population gabonaise aux mains nues||perpétré dans la nuit du 31 août 2016, vous n’avez pas pu prêter serment pour vous revêtir de la légalité||qui vous aurait permis de présider aux destinées de notre pays.

Vous avez alors choisi, et c’est tout à votre honneur, de ne pas recourir au plan B de violence, auquel beaucoup s’attendait||et qui aurait coûté de nombreuses vies humaines. Vous avez préféré miser sagement sur les principes humains pacifiques et les préceptes universels||qui fondent toutes les nations démocratiques et civilisées.

Vous avez cru en la diplomatie, dont vous maîtrisez parfaitement l’art, en acceptant de négocier avec la France officielle et des réseaux, une souveraineté pourtant acquise de haute lutte par la volonté populaire. Négociation, rappelons-le, qui s’inscrivait dans l’esprit de la résolution n°9 du texte adopté par le parlement européen, en sa session du 14 septembre 2017.

Cet acte fut louable, certes. Il n’en démontre pas moins, et avec acuité, que la souveraineté gabonaise se trouve, non pas au sein du peuple gabonais, mais bien entre les mains de la France officielle et des réseaux. 

Voilà maintenant quatre années que ces négociations secrètes perdurent. Quatre années très longues d’attente pour le peuple.

 Excellence, monsieur le président, le NewPower, par ma voix, se fait ici l’écho d’une interrogation devenue pressante pour chaque gabonais. Le peuple aspire légitimement à connaître les conclusions des quatre années de négociations diplomatiques avec la France. Et non seulement lui, mais aussi la classe politique qui assiste impuissante à la désagrégation actuelle du Gabon. Tous attendent avec impatience votre compte-rendu, parce qu’il en va de l’avenir de notre nation.

La France, votre interlocutrice privilégiée, vous a-t-elle entendu ? Va-t-elle enfin prendre position en faveur de la souveraineté populaire que vous incarnez, ou laissera-t-elle perdurer la situation actuelle jusqu’en 2023 ?

Excellence, monsieur le président, ces questions claires, franches et légitimes ||émanent de ceux qui vous ont mandatés.  Elles appellent en retour et de votre part des réponses tout aussi claires et franches.

Vous le devez bien au peuple gabonais qui vous a élu, en particulier à cette jeunesse gabonaise courageuse et bouillonnante, à ces populations anxieuses mais encore pleines d’espoir, à ces compatriotes incarcérés parce qu’ils ont pris faits et causes pour vous, comme Bertrand Zibi Abeghe, Pascal Oyougou ou Roland Désiré Aba’a Minko, pour ne citer que ces trois-là.

Vous le devez enfin à ces morts du 31 aout 2016 à votre quartier général, défunts dont les familles pleurent encore la disparition. Cette nuit du 31 août 2016, j’étais bien présent au quartier général, et j’aurais pu, moi aussi, perdre la vie.

Exprimez-vous, monsieur le président ! Parlez-nous ! La population gabonaise dans toutes ses composantes, le NewPower, la classe politique, la société civile, nous sommes tous à l’écoute, car il s’agit de notre souveraineté||et de notre destin commun.

Excellence, monsieur le président, votre prise de parole est d’autant plus urgente||et cruciale||que le temps vous est désormais compté. Car en mai 2022 surviendront les élections présidentielles françaises, avec peut-être un nouveau locataire à l’Elysée. Et en août 2023, votre mandat légitime non consommé prendra fin.

Ainsi, il ne vous reste plus que le premier trimestre de l’an 2021||pour matérialiser le succès de votre diplomatie secrète. Après, il sera trop tard pour qu’advienne le changement attendu par tous.

Exprimez-vous, monsieur le président, parlez-nous, afin que tous, nous prenions acte de ce que vous direz. Il est temps que le peuple gabonais soit fixé sur l’aboutissement ou non||de vos négociations avec la France, pour qu’il puisse déterminer la suite qu’il donnera à son combat pour ériger au Gabon une Nouvelle République||qui sera un véritable Etat de droit, une réelle démocratie moderne africaine. 

Pour finir, Excellence, monsieur le président, nous ne voudrions pas que vous preniez ombrage de notre démarche d’interpellation, que vous pourriez juger plutôt cavalière|| et bien loin des codes habituels en la matière. Et si c’est le cas, de grâce, veuillez bien nous en excuser. Mais nous avons voulu traduire ainsi||le besoin légitime et impérieux des gabonais d’être informés des résultats de la négociation||que vous menez depuis maintenant quatre ans.

Qu’ils vivent dans notre pays ou dans la diaspora, et parce que vous incarnez leur libre choix d’août 2016, toutes les Gabonaises et tous les Gabonais méritent de savoir.

 Vive notre patrie, le Gabon,

Vive notre souveraineté reconquise, 

Pour que vive une Afrique libre et unie.

 

Je vous remercie !

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29 novembre 2020

DISCOURS DE CREATION DU MOUVEMENT NEWPOWER

Chers frères et sœurs du Gabon,

Chers compatriotes,

Chers panafricanistes d’Afrique centrale,

Après 10 mois de prison pour avoir interrompu la circulation routière devant l’ambassade de France à Libreville, le 12 juillet 2019, afin de lire un message dénonçant la politique de la France en Afrique, me voici aujourd’hui devant vous, en liberté provisoire. L’affaire étant toujours pendante, en cours, et sur le conseil avisé de mes avocats, je n’en parlerai donc pas.

BanderoleNewPower

 

Mais, en tant que citoyen gabonais et jouissant pleinement du droit à la liberté d’expression que me confère notre Constitution, je voudrais en ce jour m’adresser solennellement au peuple gabonais tout entier et au-delà, à tous les Africains du continent et de la diaspora.

En 1958, alors que les peuples africains des colonies françaises réclamaient leur indépendance, la France officielle et des réseaux, alors dirigée par le général de Gaulle, nous a proposé, par le biais d’un diktat référendaire, d’adhérer à la Communauté française. Ce fut bien un diktat, car Ahmed Sékou Touré de Guinée-Conakry, qui eut le courage d’opposer un NON ferme et catégorique à cette proposition, fut diabolisé, persécuté et martyrisé tout au long de sa présidence par la France officielle et des réseaux.

Deux ans plus tard, en 1960, précisément le 17 août pour notre pays le Gabon, Charles de Gaulle concéda à tous les autres territoires coloniaux français d’Afrique - à leur grande surprise d’ailleurs -, ce qu’il avait refusé à la Guinée-Conakry. Dans un même élan historique voulu et contrôlé par la seule France, les différents pays africains de l’espace francophone accédèrent tous à l’indépendance. La suite de l’histoire, nous la connaissons tous, et elle nous montre bien que cette indépendance fut purement nominale ou formelle, parce que n’ayant pas restitué au peuple gabonais sa souveraineté.

Jusqu’à ce jour, le Gabonais est dépossédé de son pays.

Comment, en effet, expliquer les échecs successifs, tant politiques qu’économiques, que notre pays accuse depuis son accession à l’indépendance, malgré les multiples richesses dont il regorge pour se construire et donc, façonner son propre destin ? Ces différents échecs seraient-ils dus à une tare congénitale ou ontologique du peuple gabonais ? Répondre OUI serait assurément faire offense à l’intelligence et au génie du peuple gabonais.

Pourquoi donc le Gabon, comme d’ailleurs le Congo-Brazzaville, n’a pas connu d’essor économique à l’instar du Viêt-Nam ou de la Thaïlande, qui présentaient une situation analogue à la sienne au début des années 60 ?

Il y a bien des raisons objectives qui peuvent l’expliquer, mais toutes ont pour dénominateur commun la limite d’action nationale liée au déni de souveraineté. Une souveraineté des peuples, bien présente au Viêt-Nam et en Thaïlande, mais inexistante au Gabon en particulier, et dans tout le pré-carré français d’Afrique en général.

 

Chers frères et sœurs du Gabon,

Chers compatriotes,

Chers panafricanistes d’Afrique centrale,

Pour le colonisateur français, il fallait en 1960 que tout change pour que rien ne change. Notre pays est aujourd’hui réputé indépendant, mais nous ne sommes pas souverains dans notre propre patrie. En effet, depuis la prétendue fin de la colonisation, nous ne pouvons pas porter à la tête de notre pays le dirigeant de notre choix.

L’accession à la magistrature suprême en 1960 de Léon Mba Minko, premier président du Gabon, fut déjà plus le résultat de calculs d’arrière-boutique des forestiers français au Gabon, que l’expression réelle de la volonté populaire.

Souvenons-nous du coup d’Etat qui le déposa en février 1964, perpétré par la jeune élite des forces armées gabonaises aspirant à une vraie souveraineté du pays, et de l’intervention militaire française qui mit fin à l’aventure en la massacrant et en réinstallant le vieux Mba au pouvoir.

Souvenons-nous encore de la reconnaissance systématique par la France officielle et des réseaux, depuis le retour au multipartisme en 1990, de faux résultats d’élections présidentielles écartant toujours le véritable vainqueur élu par le peuple, et de son silence coupable face aux répressions sanglantes des contestations populaires qui s’ensuivent.  Tous ces incidents émaillant l’histoire politique de notre pays prouvent à suffisance que le peuple gabonais n’a jamais eu l’opportunité d’être dirigé par l’homme de son choix.

Sur un tout autre plan, nous ne sommes pas maîtres de notre monnaie. Le Franc CFA, cette monnaie héritée de la coloniale et arrimée à l’EURO nous maintient sous domination française. Cette dépendance monétaire sert plus les intérêts des multinationales étrangères que les nôtres.

Sachez-le, sans souveraineté monétaire, tout développement est impossible car nous ne pouvons pas impulser à notre pays la dynamique économique voulue.

Enfin, la politique économique du Gabon n’est pas tournée vers notre développement, car cette dernière est assujettie aux intérêts étrangers. Cette économie extravertie, basée essentiellement sur l’exploitation des matières premières et qui importe tous les produits de première nécessité, ne peut garantir le développement de notre pays car nous restons dépendants de l’extérieur. Et cette dépendance n’est pas fortuite, elle est savamment entretenue par tous les présidents français de la 5ème République qui se sont succédés. 

Car, sans les ressources naturelles des pays de son pré-carré qu’elle exploite pour alimenter son industrie, assurer son train de vie et au final garantir son prestige international, la France ne pourrait pas maintenir son rang de 5ème puissance mondiale.

Pour toute personne de bonne foi, tout ce que nous venons de dire ne souffre aucune contestation. Ce sont des constats de bon sens, vérifiables par tous.

Et c’est au vu de tout cela que nous affirmons que nous ne sommes pas souverains dans notre pays le Gabon, et que celui-ci n’est indépendant que de nom, puisque c’est la France officielle et des réseaux, par le truchement de la Cellule africaine de l’Elysée et de son bras armé, la FrançAfrique, qui marque de son sceau impérial le destin de notre pays.

Cette situation est proprement inadmissible et intolérable pour la nouvelle génération que nous sommes en ce début de 3ème millénaire. Nous ne pouvons pas accepter que la FrançAfrique confisque notre droit à la liberté et au développement plus longtemps

 

Chers frères et sœurs du Gabon,

Chers compatriotes,

Chers panafricanistes d’Afrique centrale,

La FrançAfrique a des tentacules déployés dans tout l’espace francophone. C’est pour cette raison que notre combat ne peut s’inscrire que dans une dynamique panafricaniste. Il est donc impératif que tous les fils et filles d’Afrique qui aspirent à une souveraineté pleine et entière de leur propre pays, se rassemblent et présentent un front uni dans cette bataille pour un affranchissement total et véritable.

La politique prédatrice de la France officielle et des réseaux en terre africaine n’a que trop duré. Il suffit ! It’s enough !

Pour commencer, nous devons nous affranchir des chaînes invisibles mais bien réelles de l’aliénation mentale consécutive au système de valeurs qui nous a été imposé par la colonisation. En effet, dans ce système, le génie propre africain, la pensée profonde kamite n’a pas de place. Or, notre combat doit être porté par une Afrique qui a retrouvé son âme, par des Africains, des kémites, qui affirment haut et fort leur africanité. Un véritable, authentique et indispensable retour aux sources est nécessaire, et il est d’ailleurs déjà en cours, fort heureusement.

Nous prendrons un seul exemple pour illustrer cette nécessité. Comme vous le savez tous certainement, la structure des Etats africains actuels repose sur le paradigme bâti autour d’un Etat fort, centralisateur et jacobin, qui construit l’Etat-nation (nation au singulier) en luttant contre le clanisme, le tribalisme et l’ethnicisme pour forger l’unité nationale. Une telle approche épouse bien la pensée occidentale qui déprécie le clan, la tribu et l’ethnie, et les combat au lieu de leur offrir l’espace d’expression utile à la manifestation de leur génie propre. Or, la pensée kamite est toute autre, parfaitement capable de construire un Etat africain qui valorise le clan, la tribu et l’ethnie.

Oui, chers frères et sœurs africains, nous refusons d’être les héritiers d’un paradigme avilissant, conçu et mis en œuvre par les officines de la France officielle et des réseaux pendant ces soixante dernières années. Tous les pays africains de l’espace francophone en ont terriblement souffert et en subissent encore aujourd’hui les conséquences sociales, politiques, économiques et culturelles désastreuses.

Nous affirmons sereinement qu’après plus d’un demi-siècle d’échec habillé de discours et de pratiques démagogiques, ce paradigme est révolu.

Un autre émerge, qui va le remplacer avec plus de chance de succès, parce que puisant sa force et sa pertinence dans la réalité culturelle africaine et le respect d’un génie endogène propre à conduire nos pays vers le progrès.

Ce paradigme nouveau est celui de l’Etat-nations (nation au pluriel) qui concède une autonomie de gestion aux provinces ou régions du Gabon, afin que les pouvoirs locaux puisent les ressorts du développement dans le génie contributif de tous les clans, les tribus et les ethnies qui sont en réalité les nations africaines de l’espace géographique administré.

A l’opposé de la pensée occidentale, cette approche prône la revalorisation de la clanité, de la tribalité et de l’ethnicité gabonaise pour sauvegarder nos cultures ancestrales, pour préserver en nous cette âme africaine qui porte tout le génie kamit.

 

Chers frères et sœurs du Gabon,

Chers compatriotes,

Chers panafricanistes d’Afrique centrale,

Des vastes plaines de la Nyanga aux verts plateaux Batéké, des lacs profonds de l’Ogooué aux rudes monts de Cristal, des forêts épaisses du septentrion aux rives irisées de l’Atlantique, et bien au delà des mers, la colère des gabonais gronde.  Les yeux se décillent enfin. Un fol espoir délit les langues. Un vent nouveau se lève au Gabon comme partout ailleurs en Afrique francophone.

L’impérialisme occidental a voulu cantonner l’Afrique à la périphérie de l’histoire, et le Gabon, à la périphérie de l’Afrique.

J’affirme que ce siècle sera celui de la renaissance africaine et du panafricanisme, et que nous pouvons faire du Gabon, fort de notre histoire, de nos valeurs, des qualités de notre peuple et de nos ressources naturelles, un des phares de l’Afrique.

On nous avait promis, lors des Indépendances, la liberté et le développement. Nous n’avons eu ni l’une, ni l’autre. A la place, nous n’avons récolté que servitude et misère. Mais j’affirme que le combat n’est pas perdu, que nous pouvons obtenir liberté et prospérité en luttant avec courage et collectivement, Gabonais et autres Africains, côte à côte.

J’affirme que nous pouvons gagner notre souveraineté et en finir avec la FrançAfrique, politique d’une autre époque menée par des politiciens « bounty » corrompus. En recouvrant notre souveraineté captive, nous ferons tomber leurs masques blancs et serons de nouveau les maîtres de notre destin.

J’affirme que nous pouvons développer de nouveaux rapports avec la France basés, cette fois-ci, sur le respect et l’intérêt mutuels.

J’affirme que nous pouvons recouvrer notre fierté en marchant sur les traces de nos illustres aînés, les Ruben Um Nyobe, Ahmed Sékou Touré, Modibo Keita, Daniel Ouezzin Coulibaly, Barthélémy Boganda, Thomas Sankara, Germain Mba Nguema, Joseph Rendjambé Issani, Pierre Mamboundou, André Mba Obame et tant d’autres, qui vivent dans nos têtes et dans nos cœurs.

En nous inspirant de leur courage, nous pouvons former cette armée citoyenne et sans peur dont le pays a besoin, animée du réel désir d’honorer le sang de nos martyrs tombés en 1964, en 1990, en 1993, en 2009 et enfin tout récemment en 2016.

 

J’affirme que nous pouvons faire entrer les Gabonais dans une ère nouvelle, où la satisfaction des besoins élémentaires, attendue en vain depuis 60 ans, sera enfin une réalité tangible. Chacun pourra décemment se nourrir, se soigner, se former et vivre en sécurité.

J’affirme que nous pouvons accéder au bonheur et à la prospérité dans la paix, sur la terre de nos ancêtres, et arrêter ainsi l’exode massif à l’étranger de cette jeunesse africaine dont les morts se comptent par milliers dans les abysses de la méditerranée.

J’affirme enfin, que nous pouvons, une fois libérés du joug de l’impérialisme néocolonial français et de l’aliénation mentale, construire ensemble un nouveau modèle sociétal et politique gabonais fondé sur la pensée kamite et porté par le génie endogène africain.

C’est pourquoi je vous propose aujourd’hui, convaincu de la réalité pour nous de cette ouverture grandiose sur tous les possibles, la création d’un grand mouvement associatif, politique et international que nous avons dénommé The NewPower ou le Nouveau Pouvoir.

 

Chers frères et sœurs du Gabon,

Chers compatriotes,

Chers panafricanistes d’Afrique centrale,

Le NewPower estun mouvement souverainiste et panafricaniste qui œuvre pour l’avènement d’une entière et pleine souveraineté des pays africains de l’espace francophone libéré du joug françafricain, pour l’essor du Gabon en particulier, et de l’Afrique centrale en général.

Nous invitons donc à nous rejoindre, les Gabonaises et les Gabonais de tous horizons résolument attachés à l’indépendance et à la souveraineté de notre nation, et notamment la jeunesse africaine décomplexée, compétente, consciente et agissante du pays.

A ceux qui nous demanderont pourquoi vous et moi, nous créons ce mouvement, nous répondrons : Si ce n’est pas nous, alors qui ?

Et à ceux qui nous demanderont pourquoi créer ce mouvement maintenant, nous répondrons : Et si ce n’est pas maintenant, alors quand ?

Chaque génération a son combat, le nôtre est celui du recouvrement plein et entier de notre souveraineté pour être enfin maîtres du destin de notre pays. Nous voulons pouvoir, sans honte ni regret, nous regarder dans un miroir, ou affronter demain le regard de nos enfants et leur dire, droit dans les yeux : oui, nous l’avons fait !

Vive notre patrie souveraine, le Gabon,

A bas la FrançAfrique,

Vive le panafricanisme

Pour que vive une Afrique libre et unie.

Je vous remercie !

PS : Discours écrit à la prison centrale de Libreville, Quartier fonctionnaire Spécial B, le lundi 30 mars 2020.

Mis à jour, le jeudi 13 août 2020.

19 juin 2019

LA FRANCE N’EST PAS INVINCIBLE, COMBATTONS-LA, NOUS VAINCRONS !

ou

LA SERIE POLITIQUE DE CONSCIENTISATION 
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QUATRIEME & DERNIERE THEMATIQUE : New deal ou nouvelle donne des rapports afro-européens

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Rappelons-le encore une fois pour que cela soit bien entendu par tous les esprits africains qui veulent être souverains dans leur pays et maîtres de leur destin. Vaincre la FrançAfrique, c’est anéantir l’instrument abject qui confère à l’empire colonial français, déguisé en République, sa position de 6ème puissance mondiale. Grâce à ce piédestal, cet ignoble marchepied, la France rayonne actuellement dans le monde en piétinant les souverainetés nationales des territoires d’Afrique et même des départements français d’outre-mer, foulant ainsi aux pieds les valeurs ancestrales et séculaires des peuples noirs dominés. Le 21ème siècle qui a inauguré le IIIème millénaire ne pourra s’achever avec la survivance de cet anachronisme du siècle passé, du millénaire précédent.

L’ère du Verseau point à l’horizon et avec elle, la nouvelle énergie cosmique dont la terre s’imprégnera et qui nécessairement ne peut s’accommoder des forces obscures d’un autre âge. La FrançAfrique doit disparaître. C’est désormais une exigence impérieuse pour la France elle-même, mais aussi pour l’Europe et enfin pour l’Afrique. Les dignes peuples français, européens et africains épris de justice, de solidarité et de respect mutuel doivent tourner une nouvelle page de leur histoire commune en bâtissant ensemble un avenir radieux où ces différents destins seront liés.

COMMENT SE TRADUIRA CONCRETEMENT LA FIN DE LA FRANCAFRIQUE ?

Quand tous les 5 piliers fondamentaux identifiés auront été renversés, alors la FrançAfrique du général Charles De Gaulle aura vécu. Et cela se traduira ainsi : (1) Les accords secrets de coopération qui assujettissent les anciennes colonies à la puissance française seront dévoilés, contestés et rendus caducs. La souveraineté des Etats de l’Afrique francophone sera effective à l’instar de celle des pays frères anglophones, et se traduira par le respect scrupuleux de la vérité des urnes qui permettra que le candidat élu à une élection (présidentielle ou autre) soit bien celui qui prête serment et assume la charge dont il a reçue mandat du peuple qui l’a choisi. (2) La souveraineté monétaire ne sera plus virtuelle mais bien réelle quand les pays de la zone Franc CFA, rebaptiserons leur monnaie unique et commune, et exigerons le départ définitif des autorités françaises de toutes les instances financières régionales d’Afrique centrale et de l’ouest. Le trésor public français ne sera plus alimenté de la moitié (ou plus) des devises des 14 pays de la zone Franc CFA. Cette manne colossale financière se retrouvera stockée dans les comptes des banques centrales régionales africaines pour assurer la politique monétaire, désormais souveraine, des Etats de l’Afrique francophone. (3) Toutes les bases militaires d’occupation française seront démantelées et les opérations de guerre ou de maintien de la paix par les canons seront proscrites sur la terre d’Afrique. (4) La voix de Mama Afrika à travers le français, l’anglais, le mandarin et surtout les grandes langues régionales africaines se fera entendre sur les ondes internationales pour éclairer l’opinion africaine et mondiale à propos des grands enjeux du moment et prochains à relever, et sur les efforts importants à consentir pour garantir le développement endogène du continent africain. (5) Enfin, la francophonie n’occupera plus la place centrale et omniprésente qui est la sienne actuellement dans le champ culturel et intellectuel africain. Elle sera reléguée à sa véritable place derrière le panafricanisme intellectuel et culturel qui est le réel épicentre de l’âme kamite.  

La destruction méthodique de ces 5 piliers se fera dans le temps au rythme des évènements survenant et de la qualité des générations en présence. Nous ne doutons nullement que dans une perspective de 10 ans exactement, tous ces piliers françafricains seront abattus. La disparition de la FrançAfrique induira comme conséquence inéluctable l’établissement d’un New Deal ou d’une nouvelle donne des rapports afrofrançais, mais de manière plus large et intégrale des rapports afro-européens ou euro-africains.   

LA RELATION AFRO-FRANCAISE, UNE INCONGRUITE QUI DOIT AUSSI DISPARAÎTRE

Maintenir une relation afro-française après l’anéantissement de la FrançAfrique serait préserver les vestiges hideux de l’empire colonial français où, un Etat européen, la France, couvre de son aile dominatrice plusieurs colonies devenues depuis Etats africains pseudo-indépendants. Cette relation aux stigmates impérialistes doit également mourir avec la FrançAfrique afin d’enterrer définitivement un passé colonial qui n’honore ni ses instigateurs français, ni ses victimes africaines. A la relation afrofrançaise devant absolument disparaître, nous préférons la relation euro-africaine ou afro-européenne, plus respectueuse des proportions géopolitiques qu’impose ce IIIème millénaire des regroupements régionaux, et plus en phase avec la nouvelle dynamique sociale des peuples qui sont les citoyens d’un petit village planétaire.

LA RELATION AFRO-EUROPEENNE OU LES CONSTRUCTIONS UNION EUROPEENNE ET UNION AFRICAINE

La nouvelle France dans l’Europe. Une France totalement débarrassée de la FrançAfrique peut alors se consacrer absolument et pleinement à la construction et au renforcement de l’Union Européenne comme le fait pour l’heure la République Fédérale d’Allemagne. Les élans prestigieux français de puissance impériale ou de domination guerrière feront place à des investissements scientifique, financier, économique et politique accrus dans la résolution des problématiques actuelles et à venir de l’Europe.

Réindustrialiser la France avec les nouvelles technologies basées sur les énergies renouvelables pour préserver la planète exigera beaucoup de moyens financiers aujourd’hui dépensés dans des opérations de prestige ou militaires au Moyen-Orient et en Afrique. Investir énormément dans la recherche et le développement pour dégager les métiers du futur portés par l’économie tertiaire des services et du numérique permettra de baisser drastiquement le chômage et renouer avec les années de prospérité des « 30 glorieuses ».

Reconcevoir ses institutions nationales mises à mal par la crise sociale des Gilets Jaunes et qui ont été construites sur le canevas impérial colonial dorénavant disparu apparaît comme une priorité nationale pour la France qui devra exister à l’échelle purement hexagonale car, même les départements et territoires français d’outre-mer devront accéder à leur pleine souveraineté. La nouvelle France devra rebâtir ses instituions par et pour le peuple français exclusivement qui aspire au bonheur sans nuire aux autres nations de la terre.

Mais cette importante réflexion de reconstruction de la France hexagonale dans ses nouveaux fondements autocentrés doit nécessairement intégrer le projet européen où la patrie de Jean Moulin devra continuer à jouer un rôle moteur auprès de celle de Willy Brandt. Redonner du sens au projet en cours de construction et renforcement de l’Union européenne devient impérieux au regard de la poussée fasciste et nationaliste généralisée en Europe qui exprime la peur des lendemains et la déception des peuples européens désemparés.

L’Europe doit devenir une véritable puissance mondiale en se dotant d’institutions fédérales qui respectent les identités nationales et d’une politique de défense européenne qui s’affranchira de la tutelle militaire américaine. Ce nouveau plan Marshall financé et porté par l’Europe elle-même lui fera renouer avec les succès économiques et démographiques de l’après-guerre, et redonnera confiance aux citoyens européens qui se retrouveront dans un Etat fédéral de l’Union européenne, puissant, protecteur et lui garantissant ses libertés individuelles, ses droits humains et son bien-être.

L’ambition d’une Europe qui renaît est bien là, englobant celle de la France qui en fait partie intégrante. La patrie de François Mitterrand a un rôle crucial à jouer pour relever cet important challenge. Cela exige de la France qu’elle ne se disperse plus et se concentre essentiellement sur l’atteinte de ces nobles objectifs aux côtés des autres grandes nations européennes que sont l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et les Pays-Bas. Cette dynamique européenne qui exige une solidarité à toute épreuve, au moment où la Grande-Bretagne quitte le bateau européen, devra faire face aux forces centrifuges venues de l’allié outre-Atlantique ou du rival de l’Oural.

Si le projet européen ne repart pas de plus belle après l’accident du Brexit, il faut craindre que l’arrivée progressive à la tête des Etats de l’Europe des partis fascistes et nationalistes, généralement opposés à la construction européenne actuelle, ne sonne le glas de l’Union européenne avec d’autres référendums Frexit, Italexit, Deutschexit, etc.

Si la France se recentre sur l’Europe et met son immense génie au service de sa région continentale et des peuples qui y vivent, alors elle aura accompli une bonne action d’envergure et ne sera plus l’objet de critiques de plus en plus ouvertes de la part de ses partenaires européens qui la tiennent en partie responsable des malheurs qui accablent aujourd’hui l’Union européenne, notamment l’immigration et le péril terroriste.

Charles De Gaulle, stratège et visionnaire français, proposa, au détriment des peuples d’Afrique francophone, une vision et des institutions qui lui survécurent plus de 40 ans après sa disparition. La donne géopolitique qui se présente en ce début de millénaire ne ressemble pas du tout au contexte historico-politique qu’avait brillamment analysé et compris le général français. Vouloir maintenir des institutions « sexagénaires » qui ne correspondent plus à la réalité du temps en gageant qu’elles seront multi-centenaires comme celles des Etats-Unis d’Amérique est une erreur flagrante à ne point commettre. Il faut, bien au contraire, comme le général De Gaulle, avoir cette capacité sublime d’anticiper et de voir au-delà du réel en concevant et construisant un nouveau projet français qui s’intègre avec une osmose parfaite dans celui de l’Europe.

L’Europe et l’Afrique. Les rapports entre l’Afrique et l’Europe se sont sérieusement dégradés à partir du 15ème siècle quand le Portugal devient le premier empire européen grâce à sa  flotte maritime partie à la conquête des terres lointaines d’Afrique, d’Asie et d’Amérique. Cette volonté de puissance impériale se traduira par une politique de prédation des richesses trouvées dans les terres accédées. Une prédation qui s’est réalisée avec des drames humains effroyables : guerres, destructions des empires africains, esclavage ignominieux, colonisation abjecte et néo-colonialisme insidieux encore aujourd’hui pratiqué par la France essentiellement. Ces rapports violents entre deux continents ne doivent plus perdurer si la paix, la solidarité et la prospérité économique sont des enjeux communs à relever.

La paix en Europe est à nouveau menacée par la « peste brune » comme elle le fut dans les années 30-40. L’histoire peut se répéter. Aucun siècle humain n’est à l’abri de la guerre si des forces de haine, nationalistes ou fascistes, entendent la faire. Et pourtant, les peuples du monde du IIIème millénaire n’aspirent qu’à une solidarité planétaire et une prospérité partagée. Cela n’est possible que si la paix demeure et si les rapports économiques et politiques de ce millénaire débutant s’inscrivent dans un paradigme très différent de celui que les 5 siècles précédents ont secrété.

C’est l’Europe qui a porté « le mal » sur la terre d’Afrique. Cette vérité historique est incontestable. Il revient donc à l’Europe, dans un parallélisme de forme, mystiquement et moralement, d’ôter ce mal pour que les bonnes relations commerciales et diplomatiques qui prévalaient avant l’expansion impérialiste européenne reviennent au goût du jour. Cela demande beaucoup d’humilité et de sincérité dans une démarche de mea culpa aujourd’hui devenue impérieuse si la paix, la solidarité et la prospérité économique doivent être le partage légitime et heureux des deux continents.

L’Afrique, par sa nouvelle génération, exige que l’Europe reconnaisse tous ses torts, fasse amende honorable et accepte de procéder à toutes les réparations nécessaires qu’elles soient morales, financières et économiques. Cette étape préalable est fondamentale car elle permet de faire table rase du passé et de construire une relation afro-européenne sur de nouvelles bases. L’Allemagne, ici, doit être un modèle référentiel à présenter parce qu’elle a su affronter son destin après son cuisant échec de 1945. Elle s’est réconciliée avec le monde juif et israélien qu’elle continue encore de dédommager, elle s’implique corps et âme dans la construction européenne et pratique une politique pacifiste comme l’empire du Japon. Quand on connaît l’histoire belliqueuse et guerrière de ces deux nations européenne et asiatique, on comprend qu’une véritable remise en cause profonde s’est opérée après la prise de conscience totale de la tragédie humaine que leurs politiques bellicistes ont causée dans le monde. S’inspirant de l’Allemagne et du Japon, vis-à-vis du monde, l’Afrique n’exige rien de moins à l’Europe.

COMMENT SE TRADUIRA CONCRETEMENT L’AVENEMENT D’UNE NOUVELLE RELATION AFRO-EUROPENNE ?

Sur le plan moral et financier, l’Europe doit reconnaître le mal fait à l’Afrique et elle doit la dédommager. Si l’esclavage est déjà reconnu comme un crime contre l’humanité en France, il doit en être de même, dans toute l’Europe, de la colonisation et des crimes humains qu’elle a pratiqués. Un dédommagement financier sur la base d’un inventaire quantitatif corrélé des 400 ans d’esclavage et de traite négrière doit être réalisé par l’Europe avec le concours de l’Afrique. Des archives existent et ces calculs, certes complexes, sont possibles à l’esprit humain pour élaborer cet inventaire. Les livres d’histoire revus et corrigés devront se faire l’écho de ce triste épisode auprès des jeunesses d’Afrique et d’Europe pour l’édification mutuelle des générations présentes et à venir. Ainsi, quand tout cela sera fait, un trait définitif aura été mis sur l’esclavage et tous les comptes seront soldés.

La colonisation, qui fut en réalité une occupation militaire de terres africaines et une prédation de ses immenses richesses, a été drapée spécieusement d’un manteau humaniste civilisationnel aux accents racistes. L’Europe, race aryenne et supérieure, venait apporter la civilisation à l’Afrique, race noire et inférieure. Dénoncer moralement la colonisation, et ses ressorts psychologiques, c’est nécessairement combattre le racisme et la cupidité qui l’ont engendrée. Et ce combat moral est d’actualité car certains esprits tortueux en Europe osent affirmer que la colonisation fut « une bonne chose ». Ici aussi, après le mea culpa moral, les calculs complexes de dédommagement financier sont attendus de même que la restitution de toutes les œuvres cultuelles et d’arts qui furent systématiquement pillées pendant la colonisation. Cette richesse, qui est d’abord spirituelle pour l’Africain avant d’être artistique pour l’Européen, doit être retournée à son unique propriétaire.

La dette africaine, instrument financier de domination du néo-colonialisme, est un lourd fardeau mis sur les épaules de cette Afrique qui sort à peine des nuits terribles de l’esclavage et de la colonisation. Ce fardeau, en plus d’appauvrir le continent noir, lui empêche d’avoir la pleine souveraineté de conduire son destin, préoccupé qu’il est de d’abord régler ses créanciers. Cette dette qui est une aberration pour le développement africain doit être purement et simplement supprimée.

Quand ces importants préalables auront été satisfaits, il sera alors possible d’envisager un destin commun afro-européen débarrassé des stigmates d’une histoire douloureuse qui aura été néanmoins parfaitement assumée par les parties en présence.

Sur le plan politique et économique. Que veut l’Europe ? Que souhaite l’Afrique ? Le bonheur, peut-on répondre trivialement et naïvement. Mais un bonheur de l’Europe qui doit continuer à se faire sur le malheur de l’Afrique n’est plus possible, n’est plus acceptable au regard des importants préalables susmentionnés. Il faut envisager une nouvelle relation entre les peuples d’Europe et d’Afrique. Et les bases de cette nouvelle relation sont inscrites dans la Mâât égyptienne : la vérité et la justice. Cette posture spirituelle et morale est aux antipodes de la démarche de Nicolas Machiavel qui tient lieu de guide suprême dans les relations politiques et économiques actuelles entre les Etats. La ruse, la fourberie et au besoin la violence pour dominer en imposant son diktat à l’autre font partie du traité politique de gouvernance qu’enseigne Machiavel dans son œuvre « Le Prince ». Ce système de pensée qui a suscité tant de malheurs dans la gestion des rapports politiques et économiques depuis son avènement doit être abandonné si le monde veut construire une paix durable et jouir d’une solidarité et d’une prospérité économique partagées.

Si la nouvelle relation afro-européenne a pour socle moral la vérité et la justice, alors il est désormais possible de s’accorder même quand les divergences de vue sont manifestes et paraissent irréconciliables. L’Europe veut garantir et maintenir son niveau de vie obtenu après des siècles de labeur mais elle est consciente de ne pas détenir tous les ingrédients indispensables à son bonheur. En effet, les matières premières, dont elle a besoin, lui font cruellement défaut. Or l’Afrique dispose abondamment de ces richesses naturelles. L’époque de la prédation étant révolue, il est possible de s’accorder sur un « troc » des civilisations. L’Afrique consentirait à « remettre » des matières premières à l’Europe, et cette dernière accepterait en retour d’assurer un transfert de technologies. De réels accords en partenariat gagnant-gagnant viendraient sceller ce troc.

L’Afrique et l’Europe doivent se réindustrialiser à l’aune de leurs besoins respectifs de produits manufacturés. Cette réindustrialisation doit être non polluante et s’appuyer sur les nouvelles technologies d’énergie renouvelable pour préserver la couche d’ozone. Ce défi d’une réindustrialisation « verte » est très important et les mondes européen et africain peuvent parfaitement le relever ensemble. Ceci exige que des programmes de recherche et développement soient menés conjointement entre les structures universitaires et privées d’Afrique et d’Europe. A l’instar du projet universitaire Erasmus qui permet la mobilité des étudiants et chercheurs d’Europe, un projet recherche et développement Imhotep-Erasmus assurerait la même mobilité entre étudiants et chercheurs d’Afrique et d’Europe. Nous évoluerons ainsi vers un véritable partage de connaissances et d’expériences sans procéder à des stratégies d’espionnage industriel comme l’ont si bien fait le Japon jadis, et tout récemment la Chine, en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique.

En ayant pour gouverne la vérité et la justice, il n’est nullement besoin d’espionner son frère pour pouvoir lui damer le pion après. Bien au contraire, dans ce nouveau paradigme spirituel et moral, les frères s’entraident en toute vérité pour récolter dans la justice leurs efforts respectifs. Et si le travail acharné d’un frère ne produit malheureusement pas les résultats escomptés, alors la solidarité partagée impose au frère bienheureux d’aider son homologue en souffrance.

L’Egypte antique nourrissait de son blé toute la Méditerranée quand cette dernière était frappée de famine. Cette sagesse millénaire très humaine peut être revalorisée dans cette nouvelle relation afro-européenne.

L’Europe et l’Afrique doivent se protéger des périls intérieurs et extérieurs. Un programme commun de sécurité (crime, aliment et maladie) doit être développé à chaque rive de la Méditerranée pour éviter des catastrophes dues au crime organisé, aux scandales et crises alimentaires et aux endémies. Mais il faut aussi un programme commun de défense pour réagir aux attaques terroristes ou militaires de toutes sortes. Cette franche coopération sécuritaire et militaire garantira une paix durable entre l’Afrique et l’Europe.

Grâce à cette paix durable, l’Afrique deviendra un marché pour l’Europe à travers une classe moyenne de plus en plus importante. Cette classe moyenne sera constituée d’Africains qualifiés qui trouvent du travail chez eux et disposent d’un pouvoir d’achat pour s’offrir les produits manufacturés d’Europe. Mais aussi à travers des Etats africains dirigés par des pouvoirs légitimes et compétents qui auront à cœur le bien-être de leurs populations en développant des infrastructures de toutes sortes par la réalisation de grands travaux ou de projets importants porteurs. Dans le cadre des accords de coopération, l’Europe sera aussi un marché des produits manufacturés africains car l’industrie du continent noir doit s’activer et produire pour exister. Elle doit créer des emplois, fixer cette jeunesse sur le sol d’Akhenaton et contribuer à alimenter une classe moyenne indispensable à l’économie industrielle de l’Europe.

Dans ce nouveau paradigme radicalement différent du précédent, l’Europe retrouve son humanité et l’Afrique sa dignité. Ensemble, elles bâtissent un monde meilleur pour leurs progénitures tout en résistant aux fléaux séthiens et à l’adversité qui ne manquent jamais.

Dans ce nouveau paradigme illuminé du phare osirien, il sera loin le temps où des immigrés clandestins fuyaient les guerres ou la pauvreté en Afrique pour rechercher en Europe l’eldorado, au grand dam des partis nationalistes et fascistes dont l’idéologie fondamentale est la haine de l’autre et  le repli sur soi.

 

Fait au Caire, le 19  juin 2019

 

Par Privat Ngomo./- 

 

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9 juin 2019

LA FRANCE N’EST PAS INVINCIBLE, COMBATTONS-LA, NOUS VAINCRONS !

ou

LA SERIE POLITIQUE DE CONSCIENTISATION
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Troisième thématique : vaincre la FrançAfrique. Comment abattre les 5 piliers identifiés?

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AfricaMustUnite

En stratégie militaire, avant de combattre un ennemi, il faut d’abord bien le connaitre afin de cerner ses points forts et ses faiblesses. Et sur le théâtre d’opérations, il importe d’identifier de manière très précise ses positions, son dispositif ou arsenal militaire et son contingent de soldats. Cette étude minutieuse préalable participe de la victoire quand le combat est mené.

La France est un pays ami, mais la FrançAfrique est un ennemi mortel qu’il nous faut absolument abattre pour accéder à la réelle souveraineté nationale. Ce monstre gaulois, créé par Charles De Gaulle, a précisément été mis sur pied pour empêcher aux nations africaines de l’empire colonial français d’être souveraines et de jouir en toute indépendance des immenses richesses naturelles de leurs pays exploitées, hier sous la colonisation, et encore aujourd’hui sous l’ère françafricaine du néo-colonialisme. L’élite française gaullienne, qui a créé ce système inique, et celle qui s’en réclame aujourd’hui, ne mettront jamais à bas l’ogre gaullo-foccartien à qui la France doit sa position de 6ème puissance mondiale.

C’est une hérésie de le penser, c’est d’une naïveté incroyable de le croire.

Il appartient dorénavant à ceux qui en sont les victimes opprimées de se lever avec courage et détermination et d’abattre la FrançAfrique en détruisant tous ses 5 piliers clairement identifiés dans la publication précédente portant sur la deuxième thématique dont le titre est « quels sont les piliers de la FrançAfrique ? »

CONDITIONS HISTORIQUES FAVORABLES

Avant de lancer l’assaut, le général stratège prend en considération les conditions enveloppant l’univers du combat. Si elles sont favorables à sa stratégie, alors il lance le mot d’ordre. Avant de partir à l’assaut de la FrançAfrique, observons préalablement les conditions « de pression et de température » et notons si elles sont de bonne fortune.

La situation socio-politique en France. La crise multidimensionnelle et profonde des gilets jaunes – qu’aucun sondage n’avait vu venir – s’enracine en France depuis la mi-novembre 2018 où les premiers rassemblements ont commencé. Qui sont donc les gilets jaunes (GJ) ? Ce sont les français issus des couches sociales défavorisées et de la classe moyenne qui n’arrivent plus à arrondir leur fin de mois. Outre les chômeurs et les sans domicile fixe (SDF), on compte les salariés dont les revenus sont écrasés par la pression fiscale et la cherté de la vie. L’augmentation progressive des taxes et impôts, de même que la faible évolution des salaires sont les facteurs importants qui rendent la vie du citoyen français si difficile dans un pays prétendu 6ème puissance mondiale.

Hormis cette dimension sociale criarde, il y a la question politique au centre de cette crise surprenante. En effet, pendant plus de 30 ans, les Français, surtout les jeunes, ont refusé de s’intéresser à la question politique considérant que tous les acteurs de cette sphère étaient « pourris » au regard des scandales qui secouent régulièrement le microcosme politique et du cynisme des politiciens qui n’ont aucun égard pour les populations qui les ont pourtant mandatés. Avec la crise des GJ, on assiste pour la première fois en France à une volonté forte et souveraine du peuple de se réapproprier l’espace politique, de l’investir en affirmant qu’il est bien le mandant souverain qui délègue ses pouvoirs aux mandataires qui sont ses élus. Ce réveil tardif du peuple est assez brutal car la classe politique, groggy, ne l’attendait nullement sur ce créneau après l’élection présidentielle qui a vu le triomphe d’un jeune premier rajeunissant pourtant la classe politique française. Mais une communication politique excessive et d’énormes bourdes langagières du jeune président Emmanuel Macron ont suffi de convaincre les « gueux » qu’il fallait qu’ils se fassent respecter par ce « jeunot ».

En plus de la crise sociale, il y a la crise politique se traduisant par une défiance de plus en plus prononcée à l’endroit des partis classiques (de droite, de gauche et même du centre) qui ont amèrement déçu le peuple. Ce dernier entend à présent se tourner vers d’autres organisations politiques qui n’ont jamais été aux affaires. Le parti d’extrême droite de Jean Marie Le Pen, rebaptisé Rassemblement national (RN) et présentant une nouvelle dorure plus acceptable, est dirigé par la fille du mentor, Marine Le Pen. Et cette dernière est en passe de réussir son pari car, après avoir évincé son père et quelques hiérarques aux accents repoussants, elle a opéré une inflexion politique stratégique du RN permettant ainsi de le dédiaboliser et de le rendre très fréquentable pour lui assurer bientôt une entrée « royale » à l’Elysée. Un parti nationaliste anciennement qualifié de fasciste est aux portes du pouvoir français, et les dernières élections européennes de mai 2019 en fait dorénavant la première force politique de France susceptible de la diriger dans un court terme.

Cette éventualité qui semblait impossible à l’époque révolue du « menhir » mis sur la touche, est aujourd’hui une probabilité certaine qui s’impose de plus en plus dans l’imaginaire national français. Un parti d’extrême droite ayant la majorité au sein du peuple français et gouvernant la France traduira clairement et sans équivoque que cette dernière a été déstabilisée, ébranlée dans ses fondements gaulliens. Comment Charles de Gaulle, qui a combattu sans relâche la France pétainiste sous l’empire fasciste du IIIème Reich allemand, apprécierait-il, outre-tombe, qu’une formation politique héritière des courants nationalistes et fascistes se « vautre » ainsi dans les institutions qu’il a conçues et mises en œuvre ? Répondre à cette question c’est reconnaître que la France, en son sein, est fragilisée socialement et politiquement. Cette fragilité évidente doit être exploitée par la résistance africaine en général, et gabonaise en particulier.

La crise européenne. Le couple franco-allemand est au cœur de la construction européenne, il en est même le moteur. Mais voilà que si le projet européen est en panne et ne séduit plus, la France et l’Allemagne sont naturellement mises à l’index par les autres pays et cela se révèle par la poussée des mouvements ou partis politiques d’extrême droite dans près de 25 nations européennes. A l’Allemagne, on reproche la rigueur budgétaire imposée aux Etats de l’Union européenne qui ne doivent pas laisser filer les déficits (sociaux). L’euro, monnaie forte adossée au Mark allemand disparu, ne satisfait pas toutes les politiques économiques des 28 pays de l’UE. Les partis d’extrême droite européens souhaitent de plus en plus une sortie de leur pays de l’euro.

Quant à la France, elle est montrée du doigt et critiquée sur sa politique extérieure et militaire, mais également sur sa politique africaine. La politique militaire belliqueuse et guerrière génère des vagues déferlantes d’immigration qui sont un véritable pain béni pour les formations fascisantes ou néo-nazies d’Europe qui n’hésitent plus à exiger le rétablissement des frontières nationales. Les pays arabes qui sont souvent les cibles de prédilection des attaques militaires de l’OTAN, ont en leur sein des structures nationalistes qui ripostent à travers des actes violents tenus pour terroristes. Les peuples européens meurtris font alors les frais de ces actes de vengeance, bien que ce soit l’élite dirigeante française, sans les consulter, qui a décidé « souverainement » par la seule voix élyséenne de procéder à des bombardements ou d’envoyer des troupes au sol. Quand l’Italie, dirigée actuellement par des partis d’extrême gauche et droite, donne de la voix pour « recadrer » la France belliqueuse et prédatrice, elle est fort bien entendue par les autres partis d’extrême droite qui ont le vent en poupe au regard des résultats des dernières élections européennes de mai 2019.

Bientôt toute l’Europe des 28  se penchera sur la politique africaine et militaro-extérieure de la France car il apparaît de plus en plus qu’elle n’est pas étrangère aux vagues déferlantes d’immigration clandestine ou non en Europe. Et très vite un dilemme s’imposera à elle : (1) laisser la France continuer à mener cette politique décriée et voir la poussée nationaliste grandir inexorablement en Europe et prendre le pouvoir d’Etat comme en Italie, Hongrie et Autriche dans un moyen terme, ou (2) amener fermement l’empire colonial français à revoir fondamentalement sa politique africaine et militaro-extérieure. Il est, au demeurant, inacceptable que la France serait la seule à bénéficier d’une politique « détestable » quand le reste de l’Europe devrait récolter les pires et funestes conséquences. Une France esseulée auprès de ses partenaires européens est incontestablement fragile. Cette fragilité évidente doit être exploitée par la résistance africaine en général, et gabonaise en particulier.

La situation politique en Afrique francophone. Nous venons clairement de le voir, la situation de crise profonde européenne, où la France et l’Allemagne - couple franco-allemand de la construction européenne - sont pris à partie par les mouvements nationalistes d’extrême droite ou de gauche qui sont le fidèle relais de l’état d’une opinion européenne désabusée et déçue, fragilise grandement le coq gaulois. Et la situation de crise sociale inédite portée dans le sein même de la France depuis la mi-novembre 2018, la fragilise encore plus. Sur un plan extérieur, les conditions sont donc favorables pour porter l’assaut et pourfendre la FrançAfrique d’un empire colonial français de plus en plus affaibli.

Sur un plan intérieur, en Afrique francophone précisément, les conditions semblent tout aussi favorables actuellement car plusieurs problématiques autrefois taboues ou soigneusement évitées sont dorénavant dévoilées et mises à nu. La question du Franc CFA interpelle toute la classe politique africaine francophone, les experts, les jeunes et même les populations africaines qui sont tous concernés par cette monnaie d’échange utilisée dans toutes les transactions financières. Cet important débat ne pourra plus jamais être occulté comme il l’a été pendant plusieurs décennies depuis sa création. Le mérite en revient en partie au panafricaniste Kemi Seba, et c’est tout en son honneur.

La conquête d’une souveraineté nationale réelle des peuples d’Afrique francophone qui ne veulent plus d’une indépendance factice, de façade est « en marche » et irréversible. Au CamerounMaurice Kamto finira par prendre le pouvoir, ou au Gabon quand Jean Ping prêtera serment pour conduire les destinées du peuple gabonais qui l’a élu lors du scrutin du 27 août 2016. Si des changements historiques interviennent à court et moyen termes au sommet de ces deux Etats, en ébullition populaire et souverainiste depuis leurs dernières élections présidentielles, alors le Congo-Brazzaville, le Tchad et dans une moindre mesure la Guinée Equatoriale prendront le même pli inéluctablement. Et ce sera une véritable « révolution » démocratique car, pour la première fois de son histoire contemporaine, en Afrique centrale, un candidat élu légitimement présidera au destin de la nation qui l’a choisi et à qui il rendra des comptes. Pour l’heure, les « préfets français » qui tiennent lieu de président d’Etat d’Afrique francophone rendent des comptes exclusivement à leur maître colonial, l’empire français. Cette heure de la fin de l’empire colonial françafricain est proche, elle a sonné. Mais pour cela, il nous faut agir ! Comment agir, combattre et vaincre la FrançAfrique ?

 

LES ARMES DU COMBAT

Courage et union des forces. Quand il administrait les colonies en grands espaces AEF et AOF, l’empire français était parfaitement conscient des avantages qu’il tirait d’une gouvernance centralisée par un gouverneur sur l’ensemble des territoires français d’Afrique. Mais quand sonna l’heure « d’octroyer » les indépendances aux colonies, Charles De Gaulle s’est bien gardé de le faire en conservant ces grands espaces qui seraient devenus deux grands états indépendants sous la férule de deux chefs d’Etat qui auraient naturellement été très puissants et difficiles à manipuler ou à évincer. L’idée vint alors de balkaniser l’AEF et l’AOF en micro-états « indépendants » contre le courant panafricaniste porté par les leaders anglophones comme Kwame NkrumahNnamdi AzikiweJomo Kenyatta et Henry Sylvester-Williams afin de diviser les grandes régions coloniales pour pouvoir mieux y régner après les pseudo-indépendances. Barthélemy Boganda du CentrAfrique paiera de sa vie pour s’être opposé à cette balkanisation en défendant une vision des Etats-Unis d’Afrique Latine qui engloberait d’abord tous les territoires indépendants de l’AEF, puis les autres colonies sous domination des nations latines (Espagne et Portugal) qui accèderaient progressivement à l’auto-détermination.

Acquérir en début de ce millénaire la véritable souveraineté nationale exige aux peuples d’Afrique francophone «d’abattre purement et simplement» eux-mêmes la FrançAfrique, de démolir chacun des piliers présentés dans la publication de la thématique précédente. Or cette action ardue ne peut être accomplie par un seul état africain francophone. Lutter pour la souveraineté nationale dans le seul cadre défini par des frontières artificielles est illusoire et improductif à long terme. Il faut une stratégie panafricaine qui trouve son socle, son moteur psychologique dans la prise de conscience des générations africaines interconnectées que la France officielle et sa FrançAfrique sont des ennemis de la souveraineté nationale, de la démocratie et du progrès des nations africaines. Les diasporas togolaise, camerounaise, congolaise et gabonaise devraient s’unir à présent et avoir des actions coordonnées sur la terre de France et même d’Europe en recherchant des alliés objectifs européens comme les Italiens, les Allemands, les Grecs ou les Belges pour en finir avec cet anachronisme françafricain car leurs nations sont confrontées actuellement à la même problématique d’auto-détermination face à l’ogre gaulois.

En plus de revendiquer que des candidats élus légitimement dans leurs pays soient officiellement investis pour exercer la charge suprême présidentielle, les diasporas sus-citées doivent s’employer à créer des lobbies ou s’attirer la sympathie de ceux déjà existants en demandant à la France de justifier la présence des bases et opérations militaires sur le sol africain, d’être transparente auprès des autres Européens sur la gestion du compte d’opérations du trésor français quant à la convertibilité du Franc CFA avec l’Euro. Si le franc CFA est adossé à l’Euro, pourquoi la banque centrale européenne à Francfort ne se substituerait pas au trésor public français pour recevoir la moitié des devises de tous les pays de la zone franc CFA ? C’est là une question de justice dans le traitement des politiques budgétaires nationales imposées à tous les pays de l’UE. Pourquoi la France serait la seule nation européenne à bénéficier des avantages des devises déposées de moitié dans le compte de gestion du trésor public par les pays de la zone franc CFA ? Cela pouvait se comprendre quand le franc français existait, mais depuis 1999, l’euro est la monnaie commune et la banque centrale européenne est basée en Allemagne.

Ces problématiques fondamentales et essentielles ne peuvent être portées que par des voix africaines auprès des Européens qui ne sauraient naturellement s’autosaisir. Si dans la décennie qui s’ouvre en 2020, les questions de la lutte contre le franc CFA et le démantèlement des bases et opérations militaires deviennent des sujets brûlants dans tout l’espace francophone et soumises aux partenaires européens, alors il faut espérer qu’au plus tard en 2030, l’Afrique francophone accèdera définitivement à la souveraineté nationale des peuples avec la démolition des deux piliers fondamentaux de la FrançAfrique que sont la présence militaire française dissuasive et interventionniste qui blesse la dignité et l’honneur africains et le franc CFA qui confisque aux peuples africains de l’espace francophone leur souveraineté monétaire afin qu’ils ne puissent être les authentiques et réels maîtres de leur destin.

Ces deux piliers fondamentaux mis à bas, il conviendra de s’attaquer judicieusement aux trois autres (Agence Française de Développement, Officines radiotélévisées et Francophonie). Des gouvernements légitimes et compétents se passeront volontiers du soutien subversif et fallacieux de l’AFD. Il leur suffira, à l’exemple du président ghanéen Nana Akufo-Addo, de lutter implacablement contre la corruption et assurer avec efficacité une bonne gouvernance qui permet de se passer des plans ou programmes économiques du Fonds Monétaire International (FMI). L’AFD devenue inutile en Afrique francophone pourrait se reconvertir en Agence Française Sociale pour diminuer le taux de chômage en France et améliorer les conditions de vie des populations françaises de plus en plus précarisées.

La renaissance d’Afrika Number One (ANO) permettra de recentrer les Africains de la zone francophone sur une actualité et des débats kamits conçus pour eux et dans une ligne éditoriale qui sert exclusivement le développement de l’Afrique. La grande mission d’ANO sera d’inverser la tendance actuelle de l’audimat africain en le faisant revenir sur ses propres terres, loin de la propagande impériale française. Quant à la francophonie, elle se résumera à moyen et long termes en une peau de chagrin quand le panafricanisme, réel centre de gravité africain, et les langues africaines seront revalorisés pour éviter leur déperdition respective savamment orchestrée par la France officielle et des réseaux.

Ce combat noble et exaltant est celui d’une vie. Il mérite, pour les générations futures, d’être mené avec passion et obstination. La nouvelle génération montante africaine est prête pour ce combat.

Et elle le gagnera contre la France officielle et ses valets africains !

 

Fait à Bangui, le 09  juin 2019

 

Par Privat Ngomo./-

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3 juin 2019

LETTRE OUVERTE AUX AMBASSADEURS DES ETATS DE L’UNION EUROPEENNE EN AFRIQUE

Excellences Messieurs les Ambassadeurs,

Vous voudrez bien nous pardonner cette adresse empruntant un canal si peu conventionnel au regard des usages diplomatiques, mais la situation préoccupante que l’on constate dans nombre de pays africains de l’espace francophone depuis des années, d’une part, et l’issue des dernières élections européennes de mai 2019, d’autre part, ont achevé de nous convaincre d’user de ce procédé non classique mais bien dans l’air du temps.

En effet, les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont fait de la terre un petit village planétaire, en sorte qu’une action conçue à Washington, exécutée à Berlin, a des répercussions à Libreville dans des délais qui sont dorénavant très courts. Cette proximité d’action, malgré les distances géographiques séparant les nations du monde, doit nous amener à adopter de nouveaux comportements pour réagir efficacement et avec célérité face aux crises et périls qui menacent nos sociétés.

Les observations faites par l’ensemble des analystes politiques, relatives aux résultats des dernières élections européennes de mai 2019, font état d’une poussée inquiétante des partis d’extrême-droite et parfois de gauche dans tous les Etats de l’Union européenne, à l’exception notoire de la Belgique (3.70%), la Croatie (1.84%) et la Lettonie (11.51%) qui enregistrent des scores à la baisse, et l’Espagne (0.10%) qui stagne. L’Italie franchit la barre de 50% et apparaît désormais comme le pays de l’Union européenne où les partis d’extrême droite et gauche, qui gouvernent déjà depuis juin 2018, ont encore de beaux jours devant eux. Les Etats comme l’Allemagne (12.60%), la Hongrie (19.18%), la Norvège (15.20%), les Pays-Bas (13.10%), la République tchèque (11.73%) et le Royaume-Uni (12.70%) ont allègrement franchi, les uns, la barre des 10% et les autres, celle des 15%. Les scores deviennent plus importants avec des pays comme la France (21.30%), le Danemark (21.10%), la Bulgarie (21.30%), la Pologne (25.04%) et l’Autriche (25.97%) qui ont tous franchi la barre des 20% voire 25%.

 

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Excellences,

Ces chiffres, qui ne sont pas de bonnes nouvelles pour les démocraties occidentales, interpellent au regard de l’histoire européenne du siècle dernier, précisément celle des années 30-40. Les causes à l’origine de la montée actuelle de ces partis d’extrême droite ou gauche, nous en convenons tous, ne sont pas les mêmes. Toutefois, les résultats constatés sur le terrain sont assurément identiques : recul progressif des partis démocratiques modérés et montée en puissance des formations néo-fascistes.

Comme le font ressortir les débats et analyses sur la question, et de l’avis de presque tous, l’Europe est malade et manifestement en panne, puisqu’incapable de trouver remède à la crise qu’elle traverse, ce qui est loin de rassurer ses citoyens. La conséquence est le repli nationaliste et souverainiste, notamment manifesté par  le rejet de la monnaie unique européenne.

A l’examen, il apparaît que la situation difficile que connaît aujourd’hui l’Europe est essentiellement due à (1) la politique d’austérité budgétaire imposée aux Etats de l’UE par la commission européenne de Bruxelles, (2) l’insuffisance de politique sociale européenne avec un déséquilibre de plus en plus important entre les populations riches et les couches sociales les plus défavorisées, (3) l’absence d’une vision politique européenne claire (fédéralisme ? confédéralisme ? Europe des nations ?) et surtout (4) l’immigration, clandestine ou non et (5) le péril islamiste. 

C’est précisément de l’immigration dont nous souhaitons vous entretenir, car elle apparaît dorénavant comme une des causes cardinales et communes à la poussée de tous les courants politiques d’extrême droite ou gauche des différents pays de l’Union européenne.

Si l’Italie enregistre un score de 50.03% de ses formations politiques extrémistes, déjà aux affaires, cela n’est point le fait du hasard. La guerre en Lybie déclenchée en 2011 par les forces de l’OTAN, précisément la France et la Grande-Bretagne n’est pas étrangère à cela. La vague déferlante d’immigration que cette regrettable guerre a suscitée vers les côtes de l’île de Lampedusa, au sud de l’Italie dans la mer Méditerranée, est un facteur déterminant qui a permis à la Ligue de Matteo Salvini et au Mouvement 5 étoiles de Luigi Di Maio de prendre le pouvoir, le 1er juin 2018 à Rome.

Pourquoi, en effet, les Italiens devraient-ils assumer des conséquences humaines et économiques désastreuses qui ne résultent nullement de la politique extérieure et militaire de leur gouvernement ? En portant à la tête de leur pays, lors des dernières élections législatives de mai 2018 ces deux formations d’extrême droite et gauche, les Italiens traduisent un certain rejet de la politique étrangère européenne belliqueuse et guerrière où les nations qui la mènent, ne sont pas celles qui subissent de facto les premières conséquences. 

Outre les réfugiés de guerre libyens qui veulent rejoindre le pays d’Umberto Bossi, il y a aussi les immigrés économiques qui veulent échapper à la misère dans leur pays et sont prêts pour cela à risquer leur vie dans la traversée, en bateau de fortune, de la Méditerranée. Nombre d’Africains ressortissants de l’espace francophone font souvent partie de cette terrible aventure. Pourquoi l’Italie – et à cause de l’espace Schengen, l’Europe – devrait-elle « accueillir toute la misère du monde » alors qu’une nation européenne bien identifiée désormais est à l’origine de l’extrême pauvreté des pays africains qui ont en partage le franc CFA ?

Quand la chancelière Angela Merkel décide de donner l’asile à près d’un million de réfugiés à cause de l’immigration suscitée par la guerre en Syrie, débutée le 15 mars 2011, elle ne se doute pas un seul instant qu’elle sera le premier chef d’Etat allemand, post-seconde guerre mondiale, à voir un parti néo-nazi entrer au Bundestag. Alternative Für Deustchland (AFD) créé en 2013, obtient 13% aux dernières élections législatives de septembre 2017 et envoie 94 députés au parlement allemand, devenant ainsi le premier parti d’opposition à la coalition SPD-CDU/CSU encore conduite par l’actuelle chancelière. Qui l’eut cru ?

Le discours radical anti-immigration et anti-islam de l’AFD a payé et s’est révélé plus efficace que quand le parti néo-nazi développait un discours plus « professoral » anti-euro en pleine crise grecque. Pourtant, la « Bundeswehr » n’a envoyé aucun avion bombarder les positions militaires pro-Bachar El Assad, en Syrie. Pourquoi donc le peuple allemand devrait faire les frais d’une politique militaire et extérieure qui n’est pas du fait du gouvernement de l’Allemagne ? Et combien les nations européennes - bien identifiées - qui ont participé à cette guerre au Proche-Orient ont-elles accueilli de réfugiés syriens, victimes de leurs bombardements ?

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Excellences,

La question de l’immigration (clandestine ou non) qui devient un problème structurel et récurrent en Europe, comme le chômage, ne peut se résoudre véritablement que si des solutions politiques et économiques envisagées s’attaquent réellement et sans faux-fuyant aux véritables racines à l’origine des différentes déferlantes immigrantes. 

Les cas de guerre cités avec leurs flux migratoires vers l’Europe, et les immigrés clandestins économiques venus d’Afrique francophone renvoient tous à un seul pays qu’il convient à présent  de nommer très clairement: la France. 

Le soutien indéfectible que la France assure aux dictateurs africains est à l’origine de l’extrême pauvreté et de l’instabilité sociale qui sévissent dans les pays africains de l’espace francophone. La France et ses relais africains pillent les richesses naturelles au détriment des populations locales, dont la jeunesse est alors forcée d’être candidate à l’immigration (clandestine) vers l’Europe, à la recherche d’un meilleur avenir. Cependant, ces jeunes immigrés, dont beaucoup perd la vie en mer Méditerranée, seraient restés chez eux, si des gouvernements légitimes et compétents avaient créé dans leur pays les conditions requises pour les garder. Mais ces gouvernements ne peuvent être légitimes que s’ils sont l’émanation de la volonté populaire, l’expression d’une réelle souveraineté nationale affirmée lors des différentes élections générales où les citoyens choisissent librement leurs dirigeants. Malheureusement, l’ingérence française, qui n’a jamais cessé depuis la colonisation, empêche la manifestation réelle et effective de cette souveraineté nationale par le maintien de classes dirigeantes africaines corrompues qui, par l’illégitimité et la prédation qui les caractérisent, perpétuent la paupérisation et l’instabilité sociale en Afrique francophone.

Permettre un réel développement économique des pays d’Afrique francophone assurera des emplois bien rémunérés in situ. Ceci aura naturellement pour conséquence de ralentir voire freiner de manière significative les flux migratoires des pays africains de l’espace francophone vers l’Occident, et donc d’affaiblir les mouvements politiques d’extrême droite ou gauche d’Europe.

Excellences,

Mener des guerres dans des terres lointaines pour instaurer « la démocratie à l’occidental » est un argument spécieux auquel plus personne ne croie depuis l’échec des tentatives irakienne, libyenne et syrienne. Pire, les vagues d’immigration que ces guerres génèrent en direction de l’Occident risquent de porter la guerre in fine sur la terre … d’Europe !

Plus que jamais, la sagesse et l’intelligence dont ont souvent fait preuve les nations européennes devant les grandes situations de crise doivent prévaloir. Parce que c’est finalement toute l’Europe qui en supporte les conséquences, quand les bénéfices ne vont qu’à certains, les nations de l’UE devraient aujourd’hui repenser les politiques militaire et extérieure des pays membres.

La France, particulièrement indexée, devrait être encouragée à revoir fondamentalement sa politique étrangère en Afrique francophone, notamment son soutien constant aux dictatures, en considérant trois faits majeurs : (1) la désespérance d’une jeunesse africaine prête à tout pour accéder à la prospérité et à la liberté qu’on lui refuse chez elle, (2) la bombe démographique que constitue l’Afrique noire, avec plus de la moitié de sa population âgée de moins de vingt ans, et (3) la détermination d’une nouvelle génération plus instruite et plus imaginative que ses aînés sur le déclin.

Ne pas tenir compte de ces facteurs appelant à un nécessaire et rapide changement du paradigme des rapports avec l’Afrique noire, c’est s’obstiner, comme le fait malheureusement jusqu’ici la France, dans une voie incertaine et périlleuse, à contre-courant de la marche de l’Histoire.

Et il est alors à craindre qu’à terme, ni la France ni l’Europe ne sorte indemne d’une cécité politique qui nie, contre toute évidence, les mutations en cours tant chez les peuples africains qu’européens.

Veuillez bien croire, Excellences, à l'expression de notre parfaite considération. 

 

Fait à Helsinki, le 02 juin 2019

 

Par Privat Ngomo./-

29 mai 2019

LA FRANCE N’EST PAS INVINCIBLE, COMBATTONS-LA, NOUS VAINCRONS !

ou

LA SERIE POLITIQUE DE CONSCIENTISATION
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Deuxième thématique : piliers de la FrançAfrique

PiliersFrançAfrique

Nous poursuivons la série politique de conscientisation en abordant la deuxième thématique qui porte sur les piliers de la FrançAfrique. Dans la première thématique, nous mettions en lumière les origine et historique de l’ogre gaulois conçu par le général Charles de Gaulle et mis en œuvre de manière redoutable et cynique par l’énigmatique Jacques Foccard pour maintenir l’empire colonial français sous une nouvelle forme hideuse et secrète qui prendra plus tard le nom de FrançAfrique.

La présente thématique se donne pour ambition de vous expliciter de la manière la plus claire les mécanismes de la FrançAfrique au travers des 5 piliers distinctement identifiés. Relevons, tout de go, un air nauséeux de nazisme dans la nature de 3 instruments françafricains parmi les 5. Le franc CFA, les bases militaires et les officines radiotélévisées de propagande. Si l’homme de la France libre a combattu avec détermination et sans relâche l’ennemi boche, il semble que les méthodes inhumaines mais ô combien efficaces de l’Allemagne hitlérienne employées sous l’ère de la France collaborationniste aient fortement inspiré le général stratège pour qu’il décide de les appliquer sur les anciennes colonies africaines de France afin de préserver son « lebensraum » ou espace vital.  

CONTEXTE DE NAISSANCE DE LA FRANCAFRIQUE

Dans l’esprit du Général de Gaulle, il n’a jamais été question de concéder une once de souveraineté nationale à ces « indigènes » de la colonie alors dénommée « Gabonie ». Car devenus indépendants, les indigènes auraient accédé à la souveraineté nationale et disposé des richesses incommensurables de leurs sols et sous-sols au grand malheur de la France, ancien empire colonial qui considérait la Gabonie comme un département ou territoire d’outre-mer au même titre que la Martinique ou la Nouvelle-Calédonie.

Le référendum du 28 septembre 1958 proposé comme un diktat référendaire par De Gaulle aux anciennes colonies participait de cet esprit de maintenir dans la Communauté française, c’est-à-dire sous tutelle hexagonale, toutes les deux régions de l’Afrique Equatoriale Française (AEF) et de l’Afrique Occidentale Française (AOF). Le sort que connu la Guinée-Conakry du valeureux Ahmed Sékou Touré, qui pourtant vota librement pour le NON lors de ce prétendu référendum, traduit à suffisance le sens démocratique qu’animait cette démarche gaulliste.

Réaffirmons-le ici derechef, la France n’a jamais souhaité et ne souhaite toujours pas aujourd’hui la souveraineté nationale véritable de ses anciennes colonies. La crise algérienne transformée en guerre de libération, la perte de l’Indochine (Viêt-Nam) avec la cuisante défaite de Diên biên phu, la crise au Kamerun avec le nationalisme indépendantiste camerounais porté par l’Union des Populations du Cameroun (UPC) de Ruben Um NyobeErnest Ouandié et Félix Moumié sont autant de facteurs historiques qui amèneront De Gaulle à « desserrer les liens avant qu’ils ne se rompent ». Notons froidement que c’est par la violence de leur guerre de libération, unique facteur d’action,  que les peuples algérien et vietnamien ont été affranchis du joug français. Et pourtant, ces indépendantistes avaient souhaité des négociations pacifiques qui s’écrasèrent malheureusement sur le mur de surdité des autorités françaises coloniales.

Voyant poindre d’autres guerres de libération en perspective dans l’espace colonial français d’Afrique, le général stratège anticipe. Et comment De Gaulle va-t’il desserrer les liens avant qu’ils ne se rompent ?

La mise en place de la FrançAfrique. Que les Gabonais, en particulier, et les Africains en général, ne s’y trompent pas ! La FrançAfrique est la sœur jumelle et hideuse de la France officielle et des réseaux. Après l’année 1958, le Général De Gaulle pense à « octroyer » les indépendances aux anciennes colonies qui ont pourtant voté pour rester dans le giron français lors du référendum. Pourquoi cette volte-face gaullienne ? Parce que l’homme de la France libre, en stratège averti, a compris que ce nouvel attelage ne tiendrait pas longtemps à cause de la dynamique irréversible d’indépendance africaine et du soutien ferme et assuré des nouveaux maîtres du monde (USA et URSS) à ces mouvements d’auto-détermination. Il urgeait donc de concevoir un système « obscur, cynique et efficace » qui reprendrait la nuit de la main gauche, ce que la main droite abandonnait le jour. Désormais, pour l’Afrique francophone, deux Frances bien réelles existeront après l’octroi « des indépendances » : (1) celle osirienne des lumières, patrie des droits de l’homme, de la démocratie, de l’Etat de droit, qui œuvre pour la liberté, l’égalité et la fraternité des peuples du monde, qui s’en réclame et s’en vante publiquement et (2) celle séthienne des ténèbres, retorse, redoutable, cruelle, froide et efficace qui ne recule devant rien pour préserver ses intérêts impérialistes et colonialistes dans le monde entier, pour maintenir son statut de grande puissance et pour conserver cette gloire et ce prestige historiques mis au firmament par Louis XIV, le Roi-Soleil. Et quels sont donc les piliers de la FrançAfrique, cette France de l’ombre et de la nuit ?

PILIERS DE LA FRANCAFRIQUE

  • Les bases militaires : comme du temps de l’empire romain qui, en la matière sert de référence, la France bâtit des fortifications militaires sur les terres africaines conquises. L’Allemagne nazie en fera autant sur la terre française après la cuisante défaite de « la drôle de guerre » en mai-juin 1940. Ceci afin de bien marquer sa possession du territoire et surtout de dissuader ou d’empêcher toute tentative de déstabilisation d’un régime à sa botte. Le contre-coup d’Etat de février 1964 au Gabon en est la parfaite illustration. La base militaire française du camp Charles De Gaulle n’est point en territoire gabonais pour préserver la vie et les biens des citoyens français comme cela est toujours affirmé. Si cela était vrai, alors il faudrait des bases militaires dans tous les pays du monde où vivent des ressortissants français. Ce qui n’est pas le cas. La sécurité et les biens des Français vivant au Gabon sont assurés par le pays hôte en étroite collaboration avec la représentation diplomatique française accréditée sur notre sol. La base militaire du 6ème BIMA n’est guère au Gabon pour protéger les intérêts des entreprises françaises. Cette fonction est dévolue à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ou aux Accords de Partenariat Economique (APE). Donc, il apparaît à l’évidence que la base militaire française est installée au Gabon pour garantir le respect des contrats ou accords secrets de coopération qui confinent la part léonine à l’ancien empire français envers et contre le bien-être des populations locales. Le préfet qui joue le rôle de président du Gabon se doit de ne jamais remettre en cause les termes de ces contrats signés la veille ou le jour même de « l’indépendance » sinon il sera démis, exilé ou tout simplement assassiné.
  •  Le franc des Colonies Françaises d’Afrique (CFA) : deuxième pilier fort de la FrançAfrique, le franc CFA ôte au Gabon et aux 13 autres anciennes colonies la souveraineté monétaire comme la base militaire française du 6ème BIMA ôte aux Gabonais leur souveraineté nationale par la présence d’une armée d’occupation qui ne dit pas son nom. Le franc CFA est inspiré du système monétaire érigé par l’Allemagne nazie dans toutes les zones conquises de l’Europe. Sous le IIIème Reich conquérant d’Adolf Hitler, l’Allemagne dominait la Pologne, la Belgique, la France, la Tchécoslovaquie, l’Autriche-Hongrie et les pays scandinaves  de septembre 1939 à avril 1944. Son armée quadrillait (comme les bases militaires françaises en Afrique encore aujourd’hui) les grandes villes européennes tombées et les souverainetés nationales des pays battus étaient anéanties.Ces mêmes pays perdaient leurs souverainetés monétaires avec le système à monnaie binaire que l’Allemagne nazie conquérante imposa dans toute l’Europe par elle dominée. A la libération du vieux continent grâce aux troupes américaines et soviétiques, Charles De Gaulle reprendra au compte de la France le système monétaire nazi pour en faire le franc CFA afin que les régions d’AEF et d’AOF soient totalement dépouillées de leur souveraineté monétaire.Tous les présidents visionnaires et patriotes comme Sylvanus Olympio du Togo qui ont rejeté le franc CFA ont été purement éliminés. Cette monnaie Franc CFA, battue en France, est un outil de contrôle des politiques monétaires et économiques africaines par l’éternel empire français. La France officielle et des réseaux décide à la place des Africains de l’espace francophone selon ses propres intérêts, tant et si bien que plus de 70 ans après, les pays de la zone franc CFA sont parmi les plus pauvres d’Afrique malgré leurs potentialités reconnues. Il n’y a pas de fatalité à cette pauvreté. Il y a plutôt une France qui a tout intérêt à exploiter le vivier « colonial » de la zone CFA en y maintenant la pauvreté et la misère grâce au soutien indéfectible aux régimes politiques prédateurs et corrompus. Quand le courageux guerrier kamit Kemi Seba touche de plein fouet ce pilier pour l’abattre, on comprend qu’il soit voué aux gémonies par cette FrançAfrique et ses valets africains.
  • L’Agence Française de Développement (AFD) : corollaire du Franc CFA dans la mystification monétaire et économique, l’aide au développement est brandie comme une responsabilité « paternaliste » de la France vis-à-vis de ses anciennes colonies qu’elle doit « aider » à se développer. Mais de qui se moque-t-on ? Des territoires africains immensément riches en ressources humaines et naturelles auraient besoin de l’aide d’une nation européenne sans grande richesse particulière hormis son imposante capacité militaire à dominer, soumettre ou détruire des peuples contestataires ou réfractaires à son autorité ! Les anciennes colonies ont-elles vraiment besoin de cette aide financière et économique organisée autour de prêts, avec l’obligation de retenir des entreprises françaises (assistanat technique) pour la réalisation de projets de développement et qui récupèrent finalement le plus gros de l’aide financière octroyée venant ainsi impacter la dette bilatérale du Gabon vis-à-vis de l’Etat français. Et depuis plus de 50 ans, quels bilans l’AFD fait-elle de son action « civilisatrice et de progrès » au Gabon, en particulier et en Afrique francophone en général ? Ce marché de dupes doit cesser !
  • Les officines radiotélévisées et médiatiques : comme dans l’Allemagne nazie de Himmler et Goebbels, il faut assurer une propagande politique et diffuser la voix du maître afin que la pensée unique prédomine et que tout autre son de cloche discordant soit étouffé ou anéanti. D’abord l'Office de Radiodiffusion-Télévision Française (ORTF), puis plus récemment, RFITV5MONDE et FRANCE24 sont toutes des officines de la FrançAfrique dont la mission est de « formater » la pensée des auditeurs africains selon l’angle de vue impérial français : les nouvelles d’information, les documentaires, les débats sont amenés sur les plateaux télévisées ou les chaînes de radio pour présenter la vision de la France, son argumentaire et au final préserver ses intérêts dans le monde. C’est une France des lumières qui est toujours montrée, prête à défendre les opprimés de la terre et à aider les pays africains à accéder à la démocratie. Mais, silence radio sur les assassinats politiques (Germain Mba Nguema, Barthélémy Boganda, Ruben Um Nyobe, etc.), sur les massacres perpétrés sur les populations camerounaises Bamilékéet Bassa de 1955 à 1972, sur les coups d’Etat au TchadCentrafriqueCongoMaliTogoBéninBurkina-Faso, etc., sur les guerres de sécession soutenues par la France au Nigéria (Biafra), en Lybie, sur le dernier génocide du siècle dernier survenu au Rwanda en avril 1994, etc.Des émissions ou documentaires qui présentent froidement ces réalités en indexant objectivement la responsabilité du gouvernement français n’existent pas sur ces organes de presse aux ordres de l’Elysée. Naturellement la lente agonie puis la mort certaine d’Africa N°1 a été du pain béni pour ces officines qui n’avaient plus de rival africain et pouvaient dorénavant rafler toute la mise d’un audimat qui ne boirait plus que sa seule ligne éditoriale. A qui profite réellement le « décès » de la chaîne panafricaine ? Que les Africains francophones se posent cette pertinente question !
  • La Francophonie : subtil instrument du soft power français, la colonisation culturelle se perpétue dans l’espace francophone avec cet instrument qui veut faire de la France (par sa langue imposée aux populations lors de la colonisation) la référence culturelle et politique des Africains colonisés. La langue française est magnifiée, des programmes culturels sont financés pour son rayonnement en Afrique et dans le monde. L’institut français a remplacé le centre culturel et dans chaque capitale ou grande ville de l’AEF ou de l’AOF trône un édifice qui est le sanctuaire culturel, l’épicentre à partir duquel se fait le rayonnement de la langue de Chateaubriand. Et cela, bien évidemment, au détriment des langues nationales qui se meurent en emportant avec elles dans l’au-delà des millénaires de sagesse et de civilisation africaines. La francophonie aura triomphé et gagné le combat de la colonisation quand les Africains de la zone francophone ne parleront plus tous qu’une seule langue : le français.  Il faudra alors dire adieu à la diversité culturelle pourtant prônée et au génie culturel africain qui disparaîtra définitivement ainsi.

Tous ces instruments susmentionnés présentent des dehors d’humanisme, d’universalité et d’aide au développement pour mieux tromper les Africains sur les véritables et dissimulés desseins qui leur sont assignés. Selon la version officielle défendue par la France officielle et de réseaux, (a) les bases ou opérations militaires « sécurisent » des zones de tension africaines traversées par les affrontements ethnico-politiques, tribalo-religieux ou par des attaques islamo-terroristes ; (b) le franc CFA garantit « la stabilité » des économies des régions AOF et AEF leur évitant la zimbabwerisation ou le chaos monétaire ; (c) l’aide française au développement amène les pays de la zone francophone à accéder au développement et sortir de la pauvreté ; (d) les officines médiatiques ouvrent l’Afrique à l’universel, aux débats scientifiques et démocratiques quant à (e) la francophonie, elle assure, grâce à une langue en partage, une meilleure compréhension entre les peuples et partant une paix durable mondiale.

Le dispositif argumentaire pour vendre la belle « face » de cette FrançAfrique hideuse est désormais connu, analysé et bien compris par la nouvelle génération d’Africains, plus instruite et moins naïve que les précédentes. Pendant longtemps, une certaine génération d’Africains a cru que c’est la France officielle et des réseaux qui mettrait à mort la FrançAfrique (qu’elle a elle-même façonnée) pour le plus grand bonheur des Africains. Cette crédulité puérile nous apparait aujourd’hui affligeante et ahurissante au regard du cynisme constant de tous les gouvernements de France (droite, gauche et centre) quelles que soient les époques, et des énormes enjeux que la France officielle et des réseaux doit relever pour tenir son rang de 6ème puissance mondiale.

Il faut savoir que la France hexagonale est en réalité comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne une puissance européenne moyenne, par sa population, son niveau de développement et son influence moindre dans le monde. Mais, grâce à la FrançAfrique qui lui assure un piédestal important, constitué du corps des anciennes colonies, des départements et régions, des territoires d’outre-mer sur lequel elle se hisse sans états d’âme en piétinant la souveraineté de ces nations autochtones, la France éternelle se met au niveau des réelles grandes nations du monde (USA, Chine, Russie, Inde) et peut donc jouer dans la cour des grands.

Détruire la FrançAfrique conçue par le majestueux et orgueilleux Charles De Gaulle, héros national français, c’est accepter que la France dégringole de sa position privilégiée d’élite planétaire pour retrouver la Grèce ou le Portugal aux passés historiques tout aussi glorieux, mais désormais enfouis. La France officielle et des réseaux ne tuera jamais la FrançAfrique en faisant disparaître la Cellule de l’Elysée. Jamais elle ne le fera librement pour le bien-être des populations africaines lointaines qu’elle a asservies et continue encore d’exercer sa funeste domination. C’est contrainte par la violence des peuples et la mise en cause de ses intérêts dans ses espaces de conquête qu’elle se résoudra malgré elle à respecter la souveraineté des nations opprimées comme elle le fit au Viêt-Nam de Ho chi Minh, en Algérie de Ahmed Ben Bella et tout récemment au Rwanda de Paul Kagame.

La résistance gabonaise n’atteindra son but de libération et d’accès véritable à la souveraineté nationale qu’en continuant à négocier avec la France officielle et des réseaux et en exerçant son droit à manifester dans la rue. Mais, la libération totale du Gabon et des autres pays africains de l’espace francophone ne sera totale qu’après l’abolition ou la démolition de la FrançAfrique. Détruire la FrançAfrique, c’est abattre ses 5 piliers clairement identifiés. Et comment le faire ?

Nous aborderons cette thématique dans la prochaine publication.

 

Fait à Kampala, le 29 MAI 2019

Par Privat Ngomo./-

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La nouvelle Afrique centrale selon NGOMO Privat.
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